Arris la mythique, surnommée «le cœur battant des Aurès», abrite un site de portée naturelle et culturelle. Sur le penchant de la pittoresque côte Oubaâli, à proximité de la route qui mène vers Biskra, se trouve un bassin romain «Aguelmam N'el Jouhala», à moitié démoli et livré à l'abandon. Mesurant 30m sur 15m, d'une hauteur de 1,30 m, il est d'une architecture spéciale, construit avec des pierres gigantesques, présentant des rails permettant le glissement. Les blocs de pierre sont réunis avec une précision étonnante. Tout en dessous de ce bassin, des fragments de pierre traînent par terre, les inondations du mois de mai 2006 ayant complètement altéré le monument. L'on signale que l'histoire de ce bassin romain n'est pas très connue ; certains avancent qu'il est alimenté par un cours d'eau supérieur en provenance de la source de Tihamamine, et le cours inférieur achemine l'eau vers l'ancienne ville d'Arris, El Kmine ou Jana, pour irriguer les jardins. Ce patrimoine est menacé de disparition, non seulement par la dégradation naturelle due au temps, mais encore par l'évolution de la vie sociale et économique. Des pans de mémoire de ce bassin sommeillent encore sous la terre. Il faut penser à dégager ces pierres et à les remettre en place. Il faut signaler aussi que la seule et unique association, Ighzar Amellal, de la commune d'Arris, qui s'est investie dans la défense et la protection de ces vestiges anciens, a été gelée pour des raisons inconnues. Il incombe aux autorités locales, notamment la direction de la culture de la wilaya, d'œuvrer pour la valorisation et la protection de ce site, d'autant que nous sommes à la veille des festivités du mois du patrimoine, prévues en mai. Ils se doivent de le restaurer et le mettre en valeur pour les générations futures.