Le président américain, Barack Obama, « se démarque » de la proposition d'autonomie que veut imposer le Maroc comme solution au conflit du Sahara occidental, a écrit jeudi le quotidien espagnol El Pais. « Obama a oublié (dans sa lettre au roi du Maroc) d'encenser la proposition marocaine d'autonomie pour le Sahara occidental que son prédécesseur, George Bush, avait soutenue dans ses messages adressés au monarque marocain durant les dernières années », a relevé le journal. Il a rappelé également qu'à l'issue de l'adoption, en avril, par le Conseil de sécurité de l'ONU de sa dernière résolution sur le Sahara occidental, l'ambassadrice américaine, Susan Rice, « n'avait pas fait non plus référence à la proposition marocaine ». Pour El Pais, si la lettre d'Obama « préoccupe » les autorités marocaines, elle a suscité en revanche « certains espoirs » dans les rangs du Front Polisario qui rejette catégoriquement cette proposition. Le journal, qui relève « l'inquiétude » de la presse marocaine devant cette première initiative du président Obama dans la région du Maghreb, a rappelé par ailleurs que le roi Mohammed VI « n'avait pas reçu Christopher Ross sous prétexte qu'il se trouvait à Oujda, ni que le responsable onusien ait pu s'entretenir avec le Premier ministre marocain ». « Aux yeux de la diplomatie espagnole, la lettre (du président américain) signifie pour le moins cependant qu'Obama veut laisser travailler l'ONU sans lui tracer la voie à suivre ou que, dans l'hypothèse la plus osée, il se démarque de la proposition marocaine d'autonomie au moment de chercher une solution au conflit », écrit encore le journal espagnol. La proposition de règlement du conflit, que mettra sur le tapis M. Ross, « n'est pas encore définie », mais « envisage des idées similaires à celles de James Baker », l'ancien secrétaire d'Etat américain et envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, souligne El Pais qui cite un diplomate espagnol. La réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc, prévue en juillet à Vienne, se déroulera sous un autre format avec la présence de deux représentants de chaque partie, selon El Pais citant également des sources diplomatiques.