Le Conseil de sécurité a, par ailleurs, prorogé, lors de sa réunion de jeudi, le mandat de la Minurso, jusqu'au 30 avril 2010. Lors de sa réunion de jeudi, le Conseil de sécurité a de nouveau demandé au Maroc et au Front Polisario de poursuivre «sans conditions préalables» leurs négociations sous l'égide de l'ONU sur l'avenir du Sahara occidental, actuellement dans l'impasse. Cette demande a été faite dans la résolution 1871, adoptée à l'unanimité de ses quinze membres, qui reprend quasiment mot pour mot les termes de la résolution 1813 du 30 avril 2008. Ainsi, la résolution adoptée ce jeudi, une résolution qui proroge d'une année, jusqu'au 30 avril 2010, le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) qui est arrivé à son terme. Par ailleurs, 33 sénateurs américains on écrit une lettre au président Barack Obama, dans laquelle ils demandent que les Etats-Unis prennent des initiatives en vue de permettre au peuple sahraoui d'exprimer son droit à l'autodétermination. La lettre qu'ils ont envoyée à Barack Obama ne présente aucune ambiguïté. «Nous encourageons fortement votre administration à exprimer son soutien au peuple sahraoui dans l'exercice de son droit à l'autodétermination», soulignent-ils dans leur missive. La situation des droits de l'homme est en effet devenue tellement préoccupante dans les territoires sahraouis occupés que la communauté internationale s'en est émue à plusieurs reprises, sans que le quotidien du peuple sahraoui colonisé n'ait connu d'améliorations notoires. En témoigne le communiqué final du rapport de délégation du Parlement européen qui a séjourné au mois de janvier 2009 à El Ayoune. Il est sans appel. Il signale «des atteintes récurrentes aux droits de l'homme, notamment la liberté d'expression, d'association, de manifestation, de communication, de mouvement et d'accès à la justice». Pour rappel, c'est dans El- Ayoune occupée qu'a eu lieu l'une des plus sévères répressions qu'ont eu à exercer les forces d'occupation marocaines au mois de mai 2005 suite à d'imposantes manifestations en faveur de l'indépendance du Sahara occidental. Le bilan s'est soldé par plus de 60 personnes blessées dont une dizaine grièvement. 30 arrestations ont été déplorées ainsi qu'une vingtaine de disparus, selon les quotidiens espagnols El Pais et El Mundo. Dans un de ses rapports, Amnesty International a relevé que «les forces de sécurité marocaines continuent de perpétrer des violations des droits de l'homme au Sahara occidental. Des prisonniers d'opinion sont détenus pour avoir exprimé leurs convictions sans user de violence, d'autres purgent des peines d'emprisonnement infligées par des tribunaux militaires à l'issue de procès inéquitables...». Depuis, rien ne semble avoir évolué dans le bon sens, poussant le président de la République sahraouie à lancer un véritable appel de détresse à la communauté internationale. «Devant la situation préoccupante de nos populations civiles, objet d'une politique de répression et d'intimidation systématique de la part des forces d'occupation marocaines, nous vous demandons d'user de votre influence et de votre pouvoir pour nous aider à rétablir la justice et le droit au Sahara occidental», a écrit au mois de mars Mohamed Abdelaziz dans un message destiné au Haut commissaire des Nations unies, Mme Pillay. Les sénateurs américains y ont prêté une oreille attentive et ont manifesté «leur profonde préoccupation» devant la dégradation des droits de l'homme au Sahara occidental. Ils appellent à un rapport sur leur situation sous l'égide des Nations unies. La nouvelle administration américaine veut tirer un trait sur la politique «va-t-en guerre» de G.W.Bush et semble plus encline à rétablir la paix dans le monde. Une nouvelle approche des conflits est amorcée que cela soit en Irak, au Moyen-Orient, en Afghanistan ou à Cuba. «L'autodétermination est un principe sur lequel s'est créée notre nation», rappellent les sénateurs américains. Et c'est en vertu de ce principe qu'ils se sont adressés à Barack Obama: «Nous vous demandons respectueusement d'assurer que les Etats-Unis respecteront le principe d'autodétermination et oeuvreront à ce que le peuple sahraoui puisse décider de son propre avenir à travers un référendum démocratique qui inclut les options d'intégration, d'autonomie, et d'indépendance», ont-ils écrit au président des Etats-Unis. Dans la foulée, le Conseil de sécurité après avoir adopté à l'unanimité la résolution 1871, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la résolution 1813 votée le 30 avril 2008, appelle le Maroc et le Front Polisario à reprendre leurs négociations «sans conditions préalables». Le mandat de la Minurso a été prolongé jusqu'au 30 avril 2010. «Ces pourparlers doivent viser à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple sahraoui», a précisé jeudi le communiqué du Conseil de sécurité. L'heure de vérité a sonné. Place à ce 5e round de négociations qui devrait mettre au grand jour la bonne foi des uns et des autres et stopper bien des gesticulations du côté de notre voisin de l'Ouest.