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Obama augure d'une politique américaine plus impartiale vis-à-vis du Sahara occidental Selon le quotidien espagnol ABC dans sa livraison de vendredi dernier
«Les Etats-Unis mettent fin à l'inertie pro-marocaine dans les négociations sur le Sahara occidental.» C'est sous ce titre que le quotidien espagnol ABC livre, dans son édition de vendredi dernier, un article dans lequel il met en avant la volonté du président américain à mettre fin au statu quo qui caractérise, depuis de longues années, le dossier du Sahara occidental. Selon ce titre, l'arrivée à la Maison-Blanche de Barack Obama, en plus de la médiation menée par le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ont permis de donner un nouveau souffle au processus de négociations liées à ce conflit, vieux de plus de 30 ans. ABC, indique l'APS, se réfère dans ses assurances à une source proche de la Maison-Blanche qui souligne que le «président Obama soutient les efforts en cours de M. Ross pour trouver, dans le cadre des Nations unies, une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable pour les deux parties». Une précision qui a «conforté les espoirs du Front Polisario selon lesquels le «Yes we can» du président américain puisse s'appliquer également au Sahara occidental», écrit encore ABC, qui perçoit un changement de la politique américaine vis-à-vis de la question sahraouie, cite, dans ce contexte, une source diplomatique occidentale spécialisée depuis des décennies dans le conflit du Sahara occidental confirmant ce changement. «Pour moi, le signe évident de ce changement est que ni Ross ni l'ambassadrice américaine, Susan Rice, n'ont soutenu au sein de l'ONU de manière claire le plan d'autonomie du Maroc, comme l'a fait l'Administration Bush. Et le fait de ne pas le soutenir est un signe important», a affirmé cette source au quotidien espagnol. Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Ahmed Boukhari, cité lui aussi par le journal, estime que l'Administration Obama «a désactivé le pilotage automatique», hérité des précédents gouvernements américain. «Une situation qui laissait augurer le soutien de Washington à la proposition marocaine d'autonomie lors de la réunion du Conseil de sécurité du mois d'avril», a-t-il précisé. Boukhari se dit d'autant plus optimiste que la nouvelle ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, «n'a fait référence à aucun appui explicite au plan marocain, contrairement à la pratique habituelle de ses prédécesseurs dans le poste sous l'administration de Bush […] C'est là l'élément le plus fondamental que nous pouvons interpréter comme une révision de la politique des Etats-Unis à l'égard de la question sahraouie. Un silence que l'on peut interpréter comme une absence de continuité par rapport à l'ancien président Bush», a ajouté le responsable sahraoui. Et d'émettre le souhait que le président Obama «implique l'ONU à trouver une solution au conflit sur la base de la légalité internationale, le plan de règlement et les travaux réalisés par James Baker», l'ancien envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental. Dans un autre article intitulé «Barack Obama et le Sahara occidental», paru dans le même journal, le juriste Carlos Ruiz Miguel est revenu longuement sur la genèse du conflit sahraoui, les différentes résolutions de l'ONU soutenant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, le Plan Baker soutenu par le Conseil de sécurité et le changement de la politique américaine à l'égard de ce conflit. «Obama est arrivé à la présidence pour réduire les tensions et mettre fin aux abus de la dernière période de Bush. Sa proposition est de miser sur la légalité internationale et constitutionnelle comme moyen de solution des conflits», écrit-il. Pour le juriste espagnol, le Sahara occidental s'est transformé en «un conflit mineur pour les Etats-Unis» à «la pierre angulaire d'une politique étrangère basée sur ce modèle». Et de conclure : «Il n'est pas rare, par conséquent, que Obama ait cessé de soutenir la proposition marocaine, dite d'autonomie, qui, en déniant au peuple sahraoui le droit à choisir son destin parmi diverses options, viole non seulement le droit international mais est antidémocratique et profondément immorale.» M. C.