Les services de sécurité mauritaniens ont arrêté, vendredi soir, au centre de Nouakchott deux salafistes présumés auteurs de l'assassinat d'un ressortissant américain le 23 juin dernier. Ces deux salafistes, nous affirme une source militaire qui a requis l'anonymat, sont recherchés depuis des mois pour leur participation à plusieurs actions terroristes sur le sol mauritanien, dont l'attentat de Lemgheity, au nord de la Mauritanie en 2005. Les mis en cause, Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Salem et Mohamed Lamine Ould Ahmed Naf, appartiennent au groupe Al Qaïda au Maghreb. « Ils sont revenus du Mali il y a quelques semaines et depuis, les services de sécurité étaient à leurs trousses. Hier soir, ils ont découvert leur planque au quartier de Ksar. L'un d'eux avait une ceinture chargée qu'il menaçait de faire exploser. Un échange de tirs a eu lieu. L'un des salafistes a été blessé. Actuellement, il est hospitalisé à l'hôpital militaire », précise notre source. Des témoins avaient fait état vendredi d'un troisième homme qui aurait réussi à prendre la fuite à bord d'un véhicule. Mais cette information n'a pas été confirmée de source policière. Le ministre de l'Intérieur a considéré, hier à l'ouverture des bureaux de vote, que cet incident est « un acte isolé et mineur qui n'aura pas d'influence sur le déroulement de l'élection présidentielle ». Le ministre s'est même demandé s'il n'a pas été fomenté par des « parties » dont il ne révèle pas l'identité. Le candidat Ould Daddah a abondé dans le même sens, doutant de l'identité des auteurs. Le directeur de la Sûreté nationale, Mohamed Lamine Ould Ahmed Ann, a exclu que cette fusillade soit l'œuvre de la manipulation, assurant que les deux individus arrêtés étaient déjà fichés au niveau de la police mauritanienne pour leur participation à des actes terroristes. Le général candidat Ould Abdelaziz, quant à lui, a attesté de l'existence de « cellules terroristes » activant sur le sol mauritanien, promettant de « les combattre ». La Mauritanie est la cible de plusieurs attaques revendiquées par la branche maghrébine d'Al Qaïda. Fin 2007, quatre touristes français avaient été tués à Aleg (250 km à l'est de la capitale). Des militaires mauritaniens ont également été tués dans trois attaques revendiquées par Al Qaïda, dont celle d'Alghallaouiya (centre-nord) en 2007 et celle de Tourine (extrême nord) en 2008. Au moins, trois jeunes Mauritaniens proches d'Al Qaïda sont actuellement détenus et en instance de jugement.