A titre indicatif, le barrage de Beni Haroun enregistre un taux de remplissage de 540 millions de m3, soit environ 60% de sa capacité, celui de Hamam Grouz, à El Athmania, dans la wilaya de Mila, qui est en phase de remplissage, affiche un volume de 12 millions de m3 et les nappes de Fesguia, de Hamma Bouziane, permettent un approvisionnement à hauteur de 439 l/ls en moyenne depuis cette localité, selon les chiffres communiqués par les services de l'hydraulique. Mais en réalité, la perturbation en eau potable à Constantine est cyclique. La situation, jamais maîtrisée, connaît de manière successive des améliorations puis se détériore au gré des travaux de réfection du réseau AEP de la ville, mais aussi à cause des déperditions d'eau potable. Force est de constater, en effet, qu'après l'inauguration, en 2007, du barrage de Beni Haroun, des fuites d'eau sont toujours signalées un peu partout. Que les vannes d'alimentation soient ouvertes ou fermées, l'eau coule à longueur de journée pour aller se perdre dans les égouts et les avaloirs. Elle coule en abondance par les conduites principales. Citons, à titre d'exemple, et la liste est loin d'être exhaustive, les déperditions constatées à la cité des 300 logements à El Gammas, rue Horchi Slimane, à Sidi Mabrouk supérieur et la rue Abbas Mahmoud à Sidi Mabrouk inférieur. Quant aux citoyens qui subissent les humeurs d'un débit très changeant, ils retrouvent par réflexe les vieilles habitudes qu'on croyait disparues, les veillées de l'eau, entre autres. Ils sortent les jerricans remisés dans les placards et en achètent d'autres. L'été s'annonce très chaud et il ne faudrait pas tomber en « panne » du précieux liquide. Autre problème, les restrictions ont affecté la pression d'eau. Résultat : même si le programme de distribution est respecté, l'eau ne monte pas au-delà du rez-de-chaussée d'un immeuble, et si tout va bien, au premier étage. Pour les habitants des étages supérieurs, programme ou pas, l'eau est toujours absente des robinets. Par conséquent, il n'est pas rare de rencontrer ces derniers jours, dans certains quartiers de la ville, des citoyens munis de jerricans faisant le tour des cités mitoyennes à leurs habitations à la recherche du précieux liquide. C'est le cas des habitants de la cité Laâssifer, à Sidi Mabrouk supérieur. M. Benyezzar, président du comité de ce quartier, affirme que les habitants des étages supérieurs de sa cité n'ont pas reçu d'eau depuis plus de deux mois en raison de la faiblesse du débit. Il dira, en outre, ceci : «On nous gruge avec des promesses mais rien n'est fait pour améliorer notre quotidien. Alors qu'on s'attendait à recevoir de l'eau H24, comme on l'a annoncé à cor et à cri, voilà que nos enfants sont encore obligés d'aller faire la chaîne devant la mosquée du quartier, bidon à la main, pour quémander de l'eau.» Et d'ajouter: « Pourtant depuis quelques mois nous nous sommes accommodés d'une distribution, il est vrai, parcimonieuse, puisque nous ne recevons l'eau que quelques heures par jours, mais néanmoins avec assez de pression pour alimenter toutes les habitations.» Les représentants des habitants du quartier déclarent, par ailleurs, avoir signalé ces anomalies à la Seaco, laquelle s'est arrangée pour remédier à cette situation dans les prochains jours.