C'est devant une assistance composée essentiellement d'anciens compagnons de Djoudi Attoumi dont, entre autres, Louisa Ighilahriz, Annie Steiner, Younès Bouguermouh, Abdelaziz Azzi que l'auteur, Djoudi Attoumi, a parlé avec beaucoup de passion de son défunt ami, le colonel Amirouche. D'emblée, Attoumi Djoudi a tenu à préciser qu'il n'est pas là pour alimenter encore la polémique soulevée ces derniers jours autour du personnage d'Amirouche. «Je suis là, martèlera-t-il, pour parler de mes quatre livres. Nous sommes fiers de ce qu'on a fait en compagnie de nos chefs, en l'occurrence notre chef Amirouche. C'était un homme exceptionnel, d'une grande bonté et humble. C'était un fougueux.» Attoumi Djoudi révélera qu'entre l'écriture et lui, c'est une grande histoire. «J'ai été outré d'entendre des propos graves sur Amirouche. Je me suis dit qu'il fallait contre-attaquer, en démontrant à ses détracteurs que Amirouche était l'exemple même de la bravoure. C'était un passionné de sa patrie. J'ai essayé d'aborder le personnage sous tous les angles.» A la fois témoin et acteur privilégié de la Révolution, l'auteur, dans un style fluide a, dans ses quatre ouvrages, dévoilé de précieuses vérités sur le «Lion de la Soummam». En effet, il a divulgué certaines vérités sur son ancien compagnon qui «était aussi son maître qui lui a appris l'importance d'aimer sa patrie et de défendre sa dignité». Pour Attoumi Djoudi, l'histoire doit être écrite parce qu'il y a beaucoup de choses qui sont restées taboues. Les jeunes reprochent à leurs aînés de garder secrets certains pans de la Révolution algérienne. «Nous, les acteurs de la Révolution algérienne, devons dévoiler au grand jour tous ces héros qui sont morts dans l'anonymat. La jeunesse algérienne a le droit de connaître l'histoire de son pays, mais aussi de transmettre le flambeau de la lutte, que eux aussi, à leur tour, doivent préserver et terminer la tâche de leurs ancêtres». Pour rappel, Attoumi Djoudi est né en 1938 à Sidi Aïch. Après des études primaires à l'école de Tighzert, il rejoint Alger en octobre 1952 pour des études commerciales. En 1953, il milite au sein du MTLD. Agé d'à peine 18 ans, il rejoint le maquis en 1956 dans la Wilaya III où il active au PC de la Zone II (Vallée de la Soummam), en Zone III (Haute- Kabylie) et en Zone IV (Basse-Kabylie). En 1961, il est promu officier par le colonel Si Mohand Oulhadj et affecté dans la Vallée de la Soummam, en pleine opération «jumelles», pour accomplir son devoir jusqu'au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. Après l'indépendance, il est démobilisé le 5 août 1962 sur sa demande pour assumer les fonctions de directeur des hôpitaux, de septembre 1962 à juin 1986. De 1985 à 1990, il préside l'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa. Djoudi Attoumi est licencié en droit et diplômé de l'Ecole nationale de la santé publique de Rennes. Il faut savoir que Attoumi Djoudi compte publier prochainement un cinquième ouvrage sur la Révolution.