Haddouthat moumathila ( Anecdote d'une comédienne, ndlr), pièce marocaine écrite par Abdelhaq Ezzerouali, réalisée et mise en scène par Abdelmadjid Fennich et exécutée par la troupe «Masrah el Moubadara min el Maghreb», a eu l'honneur d'ouvrir le bal d'une série de 15 pièces. «Anecdote d'une comédienne» se veut d'abord un message visant à sensibiliser le public sur les conditions de vie du comédien, semblable pourtant à tous les êtres humains, qui, selon l'auteur, mais pareille à une marionnette otage du réalisateur qui tire les ficelles selon sa convenance. Le rôle principal joué de manière magistrale par la comédienne Kenza Faridou, met en exergue la sublimation du comédien, qui, au fil des années se voit vidé de sa substance, mourir dans l'anonymat ou finir peut-être par bénéficier d'un hommage à titre posthume ! Le narrateur jouant du guembri, fredonnant des chansons du patrimoine chaâbi, rappelait aux spectateurs avertis El Khobza d'un certain Abdelkader Alloula, dont l'évocation, à l'occasion de ces journées n'aurait pas été de trop ! La pièce, en fait chargée de symbolisme n'est pas destinée au grand public. Des clins d'œil aux grands dramaturges tel que Shakespeare ou encore mieux à la tragédie grecque n'étaient pas pour faciliter la tâche à un public hétéroclite qui applaudissait de manière intempestive et gênait parfois le bon déroulement de la pièce. D'où la nécessité pour le TRB de rentabiliser ces journées, en redoublant d'efforts afin de reconquérir son public. Ces journées organisées en parallèle avec le Festival de Timgad, n'ont pas empêché de faire salle comble. Il faut néanmoins signaler un flottement dans l'organisation et quelques comportements manquant de professionnalisme, notamment celui du cameraman de la télévision, qui, baladant son projecteur sur les spectateurs et mêlant ses rayons lumineux aux lumières de l'éclairagiste, a suscité une gêne tant pour les spectateurs que pour les comédiens. Le TRB accueillera aussi des troupes de Libye et de Tunisie ainsi que des pièces de théâtres d'Algérie, notamment R'jal ya H'lalef de Malek Bouguermouh adaptée par Omar Fetmouche.