, Qu'est-ce qui est plus important pour un homme que d'être reconnu par les siens. En arrivant au Théâtre régional de Béjaïa, en 2004, Omar Fetmouche en plus de la plus grande tâche de réhabiliter l'édifice qu'il retapera à neuf et lui donnera l'envergure d'un théâtre universel. En plus aussi de former sa troupe puisque le TRB n'en eu jamais la sienne…. Après qu'elle fut décimée emportant quatre comédiens et le directeur et «blessant à vie» deux autres… Ce nouveau directeur et du reste ami de Bougermouh voulait à tout prix réhabiliter à tout prix l'homme et son œuvre. D'abord, l'homme puisqu'après une longue démarche le théâtre fut baptisé en son nom et le porte désormais a son fronton. La seconde démarche de Fetmouche c'est aussi de réhabiliter ses œuvres. C'est à R'jal ya hlalef (ces hommes qui sont des cochons). Une pièce adaptée de Eugène Ionesco (Rhinocéros). Une pièce, faut-il le souligner, qui s'inscrit dans la mouvance du théâtre des années 50 (Absurde) ou excellait Becket, Adamav. Le TRB est toujours à la recherche de nouveaux genres théâtraux pour s'installer dans la contemporanéité. R'jal ya hlalef entremêle différents registres esthétique allant du dérèglement du langage. Jusqu'au fantastique et absurde. Sur le plan de la thématique, la pièce pose le problème de la corruption autre sujet éternel pour ne pas dire actuel, qui s'érige sous forme de système totalitaire, à l'image du «haloufisme» ou de la «rhinocerocité» tel que décrit par Ionesco. R'jal ya hlalef est une véritable épidémie que nous offre la pièce, à laquelle indiscutable est pris d'abord un directeur d'assurance puis tous ses cadres, pour devenir, enfin, un empire. Boujadi qui essaye de combattre le système est bastonné. Mais les émeutes viendront couronner cette bataille éternelle. Si la nouvelle mise en scène n'a rien changé ni dans le texte et pas moins dans le décor (dont l'original est pris en otage en Egypte !... à la suite d'une spectacle donné par la troupe) le texte est également le même. Mais on a introduit aussi bien de la danse que du chant. Tel le nouveau genre adopté par le TRB et qui lui sied bien du reste. Dans son projet Malek Bouguermouh voulait entamer son spectacle à partir de la rue, mais l'œuvre restera inachevée, et la mort de l'homme n'est jamais celle de l'œuvre. Fetmouche a entamé ces reprises avec Rjal ya hlalef en raison de sa richesse artistique, mais aussi de toute sa dimension interprétative dans notre culture.