La déclaration de Amadou Toumani Touré confirme celle d'un officier malien qui avait déclaré, début juillet, que l'Algérie et le Mali ainsi que d'autres pays préparaient une opération d'envergure contre les groupes d'Al Qaïda au Maghreb. Trois pays du Sahel vont joindre leurs forces militaires pour combattre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne. Le président malien, Amadou Toumani Touré, qui en a fait hier l'annonce, cite l'Algérie, la Libye et le Mali qui ont décidé de « mettre en commun leurs moyens militaires pour combattre l'insécurité dans la région ». Cette décision, qui engage l'effort militaire de trois pays, a été prise lors du dernier sommet de l'Union africaine tenu à Syrte, en Libye, au cours duquel une rencontre à trois a réuni les présidents Bouteflika, Touré et Kadhafi. « Au dernier sommet de l'Union africaine avec mes deux aînés, le guide Mouammar El Kadhafi et le président algérien Abdelaziz Bouteflika, nous avons parlé surtout de la situation qui prévaut dans la bande sahélo-saharienne. Nous avons décidé de mettre en commun nos moyens militaires, de renseignement pour combattre ce problème », indique Toumani Touré dans la presse malienne. La déclaration du chef d'Etat malien confirme celle d'un officier malien qui avait déclaré, début juillet, que l'Algérie et le Mali ainsi que d'autres pays préparaient une opération d'envergure contre les groupes d'Al Qaïda au Maghreb. L'armée malienne, qui avait pour rappel engagé depuis juin dernier plusieurs opérations contre les bases terroristes, a décidé d'arrêter momentanément l'offensive pour des raisons climatiques. Les Touareg, vrais connaisseurs du Sahara « Après presque un mois d'opération, les conditions climatiques ont commencé à se détériorer. Les vents de sable réduisent la visibilit et lorsqu'il pleut, il faut attendre deux jours pour se déplacer. Les unités ont donc décidé de rejoindre leurs bases », indique Amadou Toumani Touré, qui justifie l'offensive militaire contre les terroristes de l'AQMI par l'exécution de l'otage anglais et l'assassinat d'un colonel malien. Toumani Touré a aussi souligné que l'ampleur des événements récents survenus dans le nord du Mali a conduit les trois chefs d'Etat (malien, algérien et libyen) à décider de tenir le plus rapidement possible une conférence sous-régionale sur l'insécurité plusieurs fois reportée. « Aujourd'hui, tout le monde est d'accord pour dire qu'il est temps d'aller à la conférence, à partir du moment où chacun de nous a des difficultés pour gérer les menaces qui sont transfrontalières », note le président malien, qui estime que la date de cette rencontre devant réunir les chefs d'Etat des six pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Algérie, Libye et Tchad) sera fixée après le référendum constitutionnel prévu au Niger le 4 août prochain. A noter aussi que les propos du président Touré interviennent au lendemain d'une réunion à Bamako des parties signataires de l'Accord d'Alger engageant le gouvernement malien, la rébellion touareg et la facilitation algérienne. Une réunion qui s'est achevée sur l'annonce par les ex-rebelles touareg du Mali de leur décision de participer à la lutte contre Al Qaïda. L'intervention des ex-rebelles dans la lutte contre le terrorisme se traduira par la réactivation dans les plus brefs délais des unités spéciales. Ces unités spéciales sont des troupes comptant essentiellement des Touaregs, vrais connaisseurs du Sahara. La réunion de Bamako a aussi axé sur l'importance du développement de la région nord du Mali comme autre moyen de lutte contre la criminalité et l'insécurité. Un programme de réinsertion économique et sociale des jeunes des trois régions du nord du Mali, pour lequel l'Algérie et le Mali ont déboursé près de 1,5 million d'euros, débutera à la fin du mois en cours. Un appel est aussi lancé aux bailleurs de fonds internationaux pour soutenir ce programme.