Lancée en grande pompe en 2004 sous l'égide du président Abdelaziz Bouteflika, l'opération « un PC pour chaque famille », communément appelée Ousratic, a échoué en raison du caractère purement commercial et financier de l'opération, regrette Nouria Hafsi, secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA). Intervenant hier, lors d'une conférence de presse animée au forum du quotidien El Moudjahid, Mme Hafsi a estimé que « le ministère n'a pris en compte que le volet commercial et financier de l'opération en excluant la société civile dans la mise en œuvre de ce projet ». La formule Ousratic avat suscité, au début, l'intérêt des familles avant de buter contre un tas de problèmes. Sur ce point précis, la conférencière pointe du doigt les prix exorbitants des ordinateurs et la lenteur ayant caractérisé l'action des banques dans l'octroi des crédits. « Les citoyens ont abandonné cette opération en raison surtout de la cherté des PC offerts sous forme de crédits et des lenteurs constatées au niveau des banques », déplore-t-elle, en rappelant que le ministère n'a pas pensé à une grande opération de sensibilisation à l'endroit des familles. Soutenant qu'il est essentiel de mettre à la portée des familles des PC à des « prix abordables », elle a émis le souhait de participer en tant que « partenaire ». Pour sa part, M. Abdenouche, informaticien, a abondé dans le même sens, précisant que « l'opération n'a pas été gérée de manière rationnelle ». D'après lui, il s'agissait plutôt d'une initiative aux allures de capharnaüm car les PC distribués étaient dépourvus de contenus et de programmation. Il recommande aux pouvoirs publics de solliciter les entreprises et institutions nationales afin de distribuer les ordinateurs non utilisés aux familles les plus démunies. Pour rappel, Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a reconnu clairement, en janvier dernier, l'échec de l'opération Ousratic, en indiquant que « seuls 50 000 ordinateurs sur 1 million ont été vendus lors du lancement du dispositif, ce qui représente moins de 6% des objectifs tracés ». Le ministre avait imputé l'échec du projet au manque de coopération des banques, aux prix inabordables des ordinateurs pour certaines familles et à la faible demande du consommateur.