Quatre ans après son lancement, seuls 10% des familles ont bénéficié de cette opération, déplore Mme Hafsi. Le projet Ousratic n'a pas atteint les résultats escomptés. C'est le constat établi, hier, par Mme Nouria Hafsi, secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa). S'exprimant lors d'une conférence-débat animée au Centre de presse d'El Moudjahid sous le thème «Ousratic dans l'alphabétisation numérique», Mme Hafsi, qui a avancé le chiffre de 6 600 analphabètes dont le tiers sont des femmes, a relevé les lacunes à l'origine de la non-généralisation de ce projet, quatre ans après son lancement. A ce jour, seuls 10% des familles ont bénéficié de cette opération, déplore-t-elle. Selon l'intervenante, le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication s'est occupé uniquement des volets commercial et financier de l'opération sans aucune campagne de sensibilisation envers le grand public. «Nous ne sommes pas en train de critiquer le ministère car il ne peut pas à lui seul faire ce travail. Nous demandons donc que la société civile soit impliquée. L'Unfa a cette possibilité», a suggéré Mme Hafsi. Ainsi, l'Union qu'elle préside se propose d'être le partenaire du département de Hamid Bessalah et se porte volontaire pour booster cette opération et pouvoir la concrétiser. «Nous avons contacté pour cela l'opérateur Algérie Télécom qui s'est montré très engagé». L'autre raison qui fait obstacle à ce projet est liée, selon l'invitée du forum d'El Moudjahid, au prix du PC qui reste non abordable. Constat partagé par Abdellouche, technicien, qui considère que le projet est purement et simplement une opération commerciale. Pour avoir un plus large accès au PC, notamment pour les familles à faible revenu, il propose de récupérer les micro-ordinateurs qui ne sont pas utilisés dans les grandes entreprises telles que Sonatrach et Sonelgaz et les distribuer aux ménages à des prix raisonnables. Selon Hamid Bessalah, l'échec de l'opération Ousratic est dû, notamment, à la mauvaise gestion du projet et au manque de coopération des banques qui ont exprimé des réticences vis-à-vis des crédits à accorder sans garantie. Le ministre avait, toutefois, annoncé que son département compte relancer l'opération par d'autres mesures prises, à savoir la création d'un groupe de travail, composé de représentants du Trésor public, de la direction des impôts, du ministère de la Poste et des TIC, du ministère de la Culture, de la direction générale des Douanes et des banques, des assembleurs et d'Algérie Poste. Dans la nouvelle version soumise à l'appréciation de M.Hamid Bessalah, il est notamment mentionné la nécessité de réviser les taux d'intérêt bancaire et de fragmenter les offres selon les moyens des acquéreurs. Il avait déclaré, d'autre part, que «la population juvénile, les lycéens et les étudiants seront particulièrement ciblés pour la relance de l'opération Ousratic».