Houria Aïchi est cette fille terrible, de la balle d'Arris et spirituelle de Aïssa Djermouni. C'est qu'elle a de qui tenir. Et puis, elle est l'ambassadrice du chant chaoui de par le monde. Ayant l'insigne honneur de boucler la boucle du Panaf', malgré un public « boosté » à fond, « gonflé » à blanc et impatient à faire la fête en dansant « berouali », Houria Aïchi, la diva du chant lyrique chaoui, a été obligée de le rassurer : « Patience ! patience ! Vous allez avoir des morceaux plus rythmés tout à l'heure ! » Houria Aïchi était consciente du profil du public juvénile et qu'elle se trouvait devant un « stade » à la clameur et l'humeur footbalistique. Fière et altière, belle et rebelle, et surtout gracieuse, sa voix culmine ! Elle vole et survole, tel un aigle royal, l'esplanade. Elle est aux cimes des Aurès. Houria Aïchi, ne faisant guère cavalière seule car accompagnée par sa fine équipe, des musiciens, « des cavaliers » de l'Alsace (France), la formation strasbourgeoise, le quintet L'Hijaz'Car constitué de Gégory Dargent, l'éminence grise du groupe (oûd, sample, compositions et arrangements), Etienne Gruel et Fabien Guyot (percussions), Jean-Louis Marchand (clarinette) et Nicolas Beck (tarhu, gumbri, hajouj), exhibera sur scène une fresque chorale et orchestrale représentant une chevauchée fantastique pour ne pas dire une fantasia d'une grande mélomanie. Un voyage hippique, épique, équestre, chaoui, oriental, levantin, voire turco-iranien. Un moment de grande poésie des Raâyane el Khil (Les cavaliers des Aurès). Un texte célébrant l'honneur, la fierté, l'amour, la bravoure, le courage et la générosité des cavaliers des Aurès. Partition en main, c'est que sa musique est savante, Houria Aïchi interprétera Chehba, Sarouf et Sraoui. Un autre moment fort, que celui du Sraoui. Elle chantera en acappella. Sa voix de diva sonne et résonne ! Elle montrera et démontrera l'étendue, l'ampleur et la portée de son bel organe, une voix divine. Le public jeune, ébahi, ne peut qu'applaudir à tout rompre. L'ayant adoptée, le public lui réclamera un chanson « demandée » : Ya Salah ! Un titre ne figurant pas sur son programme. Mais elle se pliera à la tradition « raï ». Aussi, Houria demandera à l'auditoire de chanter en chœur avec elle parce que son groupe ne la jamais joué : « Nous sommes en train de créer ce titre (Ya Salah) devant vos yeux ! » Pour dire qu'elle a fait un effort et qu'elle respecte le public quel qu'il soit ! Une belle leçon d'humilité à méditer ! Et les youyous salueront son art majeur, le lyrisme chaoui, sa chorégraphie et surtout sa danse caractéristique, une sorte de « moonwalk aïchien ». Juste avant sa prestation, Faudel, s'offrira un bain de foule. Il chauffera le « stade de l'Oref » de par un récital où il a adopté un profil bas en signe de reconnaissance à ses aînés du raï. La preuve ! Sa discographie Samara, Baïda, Tellement Nebghik – le titre l'ayant révélé – et des reprises, Bladi de Mami sur un tempo de Chahlaâyani lequel s'inspire du « son » cubain, Abdelakder Ya Boualem du trio solaire Khaled, Rachid Taha et Faudel, Ya Rayah de Dahmane El Harrachi et popularisé par Rachid Taha. Ainsi Aïcha, Didi et S'hab El Baroud de Khaled. « Ce sont des chansons de notre cheikh (maître) », saluera-t-il Khaled. Faudel rendra un hommage à cheb Hasni en revisitant Baïda, mon amour, devant une personnalité de marque, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. On sent que Faudel, en paix avec lui-même, se rapproche de son pays, des ses racines et autre terroir. Faudel, managé par le rappeur Réda City 16, sortira un nouvel album, en septembre 2009. Hakim Salhi, le danseur et chanteur, s'est surpassé avec ses titres remuants Navigui, Sahraoui ou encore Khoumaissa. Du aloui, raï et tindi dance et puis Salhi est un entertainer, il fait du show au cœur !