La troisième édition du Festival international du film arabe a été ouverte jeudi au théâtre Abdelkader-Alloula. A quelques détails près, le spectacle ressemble à celui de l'an passé avec la visite présidentielle en moins. La même troupe de fantasia attendait sur la rue qui jouxte l'entrée de l'opéra, rehaussée par des mannequins en tenue targuie. Alors qu'une petite foule s'est amassée en face de l'édifice, un tapis rouge a été déroulé depuis l'entrée du siège de l'APC située à côté. Les invités de marque, reçus d'abord à l'hôtel de ville, devaient donc faire tout le parcours en traversant la place du 1er Novembre. Quelques-uns, sûrs de leur popularité, ont eu droit à un petit bain de foule comme le comédien égyptien Ahmed Bedir ou l'Algérien désormais connu par son personnage de série télé, El Hadj Lakhdar, largement réclamé par le public. La star égyptienne Nabila Ebeid n'est pas passée inaperçue non plus, ni même sa compatriote Yousra qui a eu l'honneur de fermer le défilé derrière plusieurs autres vedettes de l'écran dont Suzane Najmeddine de Syrie ou la danseuse Nagwa Fouad. A l'intérieur, la scène du théâtre a été décorée à l'occasion et, juste après le passage d'une jeune chanteuse qui a interprété une chanson patriotique de Saliha Essaghira, c'est Hamraoui Habib Chawki, commissaire du festival qui a, avec beaucoup de fioritures, souhaité la bienvenue aux invités du 3e Fifao dédié à la Palestine et annoncé officiellement son ouverture entamée par la présentation des membres du jury de la catégorie court métrage. « Le court métrage est agréable parce qu'il se laisse voir comme on apprécierait un moment de bonheur », déclare la présidente, Claudia Marshleyan, actrice libanaise issue du théâtre et des Beaux-Arts, qui s'est excusée de s'exprimer en « libanais ». Pour elle, le court métrage est important à découvrir parce qu'il représente le premier travail d'un cinéaste et qui souvent trace la ligne de son parcours ultérieur. « Nous allons faire des efforts pour vous faire parvenir nos travaux », promet-elle, consciente de la mauvaise distribution des œuvres cinématographique entre pays arabes en dehors du canal télévisuel. Le cinéaste palestinien, Rachid Macharaoui, à qui a été confiée la tâche de présider le jury de la catégorie long métrage, a à juste titre considéré que la tâche sera difficile. Il reviendra sur la scène car il est également l'une des personnalités choisies pour être honorées cette année. « Cette distinction me donne encore plus de responsabilités que j'espère pouvoir assumer », dira-t-il humblement en recevant son cadeau symbolique, un cadre frappé du sceau du festival. Juste avant son retour, sur une mélodie interprétée par deux violonistes issues de l'Institut régional de musique, des images de lutte du peuple palestinien ont été projetées ainsi que quelques déclamations du poète Mahmoud Derwiche. Hommage à Alloula Cette façon d'introduire les personnalités honorées a été également appliquée au dramaturge Alloula (à titre posthume) et c'est sa veuve, Raja, qui a reçu la distinction. Elle a juste remercié les organisateurs pour le clin d'œil et glissé un mot sur la Palestine. Pour la circonstance, le comédien de théâtre et maintenant metteur en scène, Adar, a remis son costume d'interprète de Si Ali et, avec Haïmour, un compagnon de route, il rejouera un passage de la pièce El Khobza. Un clip sur l'œuvre du dramaturge algérien a été projeté pour rappeler notamment que celui-ci a joué dans plusieurs films. « Je suis très contente et je ne réalise pas encore tout cet amour que me porte le public algérien », a déclaré Yousra, la troisième personnalité à être honorée. Elle répètera assez souvent que, bien des années auparavant, c'est Youcef Chahine qui lui a confié un jour que le public algérien est l'un des meilleurs du monde arabe. Emue, elle dira : « Je vous aime beaucoup » en parler local et même en langue amazighe. Elle montrera en outre ses talents d'interprète dans le domaine de la chanson en accompagnant un duo. C'était juste avant de laisser la place au groupe Djmaoui Africa pour clore cette cérémonie avec plusieurs chansons de leur répertoire, une fusion de plusieurs styles notamment locaux, mais avec un accent sur les rythmes du Sud mais sans pousser plus loin, jusqu'à l'Ahaggar.