La société par actions (SPA) qui sera chargée de la gestion des réseaux de l'alimentation en eau potable (AEP) et de l'assainissement à Alger s'appellera Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAL), a annoncé hier Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, qui était l'invité du forum d'El Moudjahid. Cette entreprise a été mise en place dans le cadre d'un partenariat entre l'Algérienne des eaux (ADE), l'Office national de l'assainissement (ONA) et le groupe français Suez. D'après lui, les négociations sont en phase finale et devront aboutir à la signature d'un contrat de gestion déléguée. L'ADE et l'ONA seront propriétaires. Ils contrôleront l'exécution du cahier des charges et leurs personnels seront à la disposition de Suez. Le conseil d'administration sera présidé par la SPA et la facturation sera également gérée par cette entité. Cette expérience sera renouvelée dans les autres grandes villes telles qu'Oran, Constantine et Annaba si elle réussit à Alger. D'ores et déjà, des manifestations d'intérêt ont été enregistrées de la part notamment du groupe français Saur (Société d'aménagement urbain et rural) pour la ville d'Oran, qui est déjà sur le programme de rénovation du réseau d'assainissement et de l'AEP de cette région. La SEAL aura fort à faire avec le réseau d'Alger « dont on ne sait rien », a souligné Abdelmalek Sellal. Sur le dossier de l'assainissement de l'industrie des eaux minérales, il a indiqué que la commission permanente qui a été mise en place en vertu du décret 04-196 du 15 juillet 2004 a reçu une soixantaine de dossiers. Cet organisme a comme prérogatives d'accorder des concessions d'exploitation et de donner un avis technique sur le classement des eaux et d'en déterminer la conformité. Le conférencier a rappelé que les pouvoirs publics ont promulgué le décret 04-196 du 15 juillet 2004 pour mettre le holà dans un secteur où l'anarchie a fini par régner en maître. « On a jugé utile et nécessaire de contrôler la production et la profession », a déclaré M. Sellal à ce propos. Le marché national compte officiellement 42 producteurs. Le ministre a indiqué, par ailleurs, que seuls 9,5% de la population bénéficient d'un service H24. Près de 60% ont de l'eau dans les robinets quotidiennement, mais avec une plage horaire variant entre 2 et 16 heures et 30,5% sont alimentés une fois tous les deux jours et plus, selon les statistiques communiquées par le ministre. Sur une population de 32 millions d'habitants, 26 millions, soit 79%, sont raccordés aux réseaux publics d'AEP et 75 à l'assainissement. Sur le plan des réformes institutionnelles, il a évoqué le changement de statut récent de l'Agence nationale des barrages (ANB) qui est devenue un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) qui sera suivi prochainement par celui de l'Agence nationale de réalisation et de gestion des infrastructures hydrauliques pour l'irrigation et le drainage. Enfin, environ 604 milliards de dinars ont été investis dans le secteur entre 2000 et 2004.