Une poignée de jeunes femmes volontaires, s'appuyant sur les cotisations annuelles de leurs adhérents, ont réussi la prouesse de dispenser des cours d'alphabétisation à 737 personnes, à travers la daïra de Tigzirt. Si toutes les écoles primaires ont ouvert leurs portes, c'est que la sensibilisation de ces bénévoles a eu l'effet escompté. Pour couronner cette année d'efforts, Melle Hayat Touri, de l'association Iqraa, lis, a eu le mérite d'occuper avec ses « élèves et invité(e)s » la salle de cinéma Le Mizrana, réservée habituellement à la gent masculine. « Ce n'était pas chose aisée, dira notre interlocutrice, du fait d'esprits pas encore ouverts sur le monde. Notre objectif premier, est d'abord la mise en confiance de ces femmes dans le but d'apprendre ». D'après un cursus de 4, 6, ou 9 mois, Melle Touri nous dit avoir fait un pas « contre l'ignorance et l'analphabétisme ». Des remises de prix ont eu lieu au profit de ces femmes qui découvrent les bancs d'école, bien tard. La plus jeune a 15 ans et la plus âgée 83 ! Ponctuées de théâtre, de poésie, la manifestation a atteint son pic par le speech de M. Bouyezri, juriste et prédicateur, qui, dans sa contribution sur le rôle de la femme, a été fortement applaudi. « Vos mérites témoignent pour vous », lancera-t-il à leur encontre. « La femme est encore otage de l'ignorance et de quelques traditions rigides. Elle a besoin d'encadrement pour qu'elle puisse libérer ses énergies », nous dira-t-il à propos. M. Ali Kheddam, nous apprendra qu'ils sont presque 3000, dont deux sections « hommes » à l'échelle de la wilaya de Tizi Ouzou, « qui ont adhéré à notre démarche ». En somme, l'apprentissage est possible à tout âge. A Tigzirt, on y a cru.