Une importante délégation de patrons d'entreprises françaises est à Alger depuis lundi pour une séance de travail de deux jours à l'effet de nouer des contacts d'affaires et d'identifier des projets. Des discussions ont commencé hier, à l'hôtel Sofitel à Alger, entre le MEDEF (Mouvement des entreprises de France) et les opérateurs économiques algériens sur les possibilités de partenariat, à l'initiative du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Le président du comité Algérie de la branche internationale du MEDEF, Yves-Thibault de Silguy, conduisant une délégation de 120 chefs d'entreprises, a affirmé la volonté de rechercher des projets de partenariat. Organisée autour du thème « L'Algérie en 2005 : projets et partenariats pour les entreprises françaises », cette nouvelle édition de rencontres d'affaires entre les deux parties a été représentée, du côté français, par les secteurs, notamment, bancaire et financier, cabinets d'avocats et d'experts comptables, bâtiment, travaux publics et construction, eau et environnement, énergie et mines, services aux entreprises, entreprises industrielles et d'ingénierie, transports, high tech et NTIC, aéronautique et défense, tourisme, agroalimentaire, assurances et santé. Il s'agit ainsi pour les hommes d'affaires français d'évaluer le marché algérien, identifier les grands projets et les opportunités d'investissement, faire connaître les atouts et décrocher de nouvelles affaires. Ces entreprises, qui sont considérées par le MEDEF comme « les pionnières d'un retour en force des entreprises françaises en Algérie », sont venues également avec l'objectif d'établir des contacts avec les décideurs algériens », selon le MEDEF. Un total actuel de 180 implantations françaises sont en Algérie, rappelle-t-on. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Omar Ramdane, a quant à lui demandé à la communauté d'hommes d'affaires français de faire preuve de plus « d‘engagements » en matière de partenariat et d'investissements compte tenu de l'amélioration de la situation financière du pays et des opportunités qu'offre l'ouverture économique à l'international de l'Algérie. Omar Ramdane a invité les acteurs économiques français à donner « un contenu dynamique » à la relation de confiance que les pouvoirs politiques des deux pays ont décidé de construire, notamment dans le cadre de la prochaine signature d'un traité d'amitié en 2005. Par ailleurs, le président du FCE a rappelé que les échanges commerciaux entre les pays ont toujours été denses. La France, note le FCE, est le premier fournisseur de l'Algérie et de façon constante depuis 1992. Les importations algériennes en provenance de France ont « plus que doublé » entre 1992 et 2004, passant d'un montant de l'ordre de 2 milliards de dollars à successivement 2,6 milliards de dollars en 2002, à 3,2 milliards de dollars en 2003 et 4,2 milliards de dollars en 2004. Ce niveau des importations a été « maintenu » dans une proportion qui avoisine « un quart des importations totales » de l'Algérie, et en 2004, elles représentent l'équivalent de plus de 40% de l'ensemble des importations en provenance de l'Union européenne. Au niveau des exportations algériennes, la France était le deuxième client en 1992, 1993, 1998, 2001 et 2002 avant de reculer à la troisième position en 2004, derrière les USA et l'Italie. La part des exportations algériennes vers la France dans les exportations totales a oscillé entre 18,3% en 1992 et 11,4% en 2004. Selon Omar Ramdane, la place de la France dans le partenariat commercial et économique avec l'Algérie risque de connaître une évolution qui verra « un recul de la part relative de la France dans les échanges de l'Algérie ». Le message est ainsi on ne peut plus clair : il s'agit donc pour la France de multiplier les initiatives en faveur du partenariat et de l'investissement sur le marché algérien au moment où l'Algérie s'emploie de plus en plus à diversifier ses sources d'approvisionnement et ce, dans la foulée de l'ouverture de son économie à travers notamment la prochaine adhésion à l'OMC et la signature de l'accord d'association avec l'UE et l'intégration à la zone arabe de libre-échange. Omar Ramadane a, pour mieux montrer le faible engagement de la France jusqu'ici, noté que « le nombre d'entreprises qui se sont implantées en 2004 a été de 6 ». Toutefois, le nombre des entreprises françaises implantées en Algérie ne dépasse pas 200.