«Comprendre et coopérer». C'est l'objectif de la visite de la délégation du patronat Français Medef à Alger. C'est du moins ce qu'a déclaré le président d'honneur de cette délégation du patronat hier à l'ouverture de la rencontre économique algéro-française à l'hôtel Sofitel. Dans son intervention, le représentant du Medef a quelque peu cherché à rectifier le tir sur tout ce qui a été dit après l'adoption de la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009). «Arrêtons de nous chamailler !» a-t-il lancé à l'adresse des hommes d'affaires français et algériens présents à la rencontre et représentants du Forum des chefs des entreprises (FCE) Initiateur de la réunion, M. Perigot n'a pas manqué de parler «d'apaisement et de volonté de coopération et de confiance». «Qu'on se remette en cause», a-t-il encore lancé, avant de souligner la nécessité de consolider les relations économiques entre les deux pays sur la base de la concertation. Rappelons par ailleurs les montants d'investissement français en Algérie : 320 millions de dollars en 2008 et les stocks d'investissements 2,3 millions de dollars, M. Perigot affichera la volonté des hommes d'affaires français de renforcer le tissu industriel algérien. Or, la liste des membres de la délégation du Medef est majoritairement composée des opérateurs intervenant dans les services. Le directeur général de la Société nationale des véhicules industriels, présents lors des débats à l'issue de la première partie de la rencontre (consacrée à la présentation des exemples de partenariat), l'a d'ailleurs relevé. Il s'est interrogé sur l'absence des équipementiers français dans la délégation des 70 opérateurs, et ce au moment où l'Algérie aspire à lancer une industrie automobile. En guise de réponse, le modérateur Thierry Courtaigne, (également membre du Medef) lui a signifié qu'il vaut mieux se contenter de ceux qui sont présents. Une réponse qui semblait loin de plaire au premier responsable de la SNVI. Il y a lié aussi l'absence des opérateurs dans le domaine pharmaceutique comme a tenu à le relever le patron de Soprophal, M. Amar Ziad, dont l'entreprise avait conclu en 1996 un contrat commercial avec le français INOTECH pour signer en 1998 un accord de partenariat. Un accord par le biais duquel INOTECH confie à Soprophal le conditionnement de ses produits dans un marché qui représente plus de 70% de son chiffre d'affaires (CA) en Algérie. Ce qui a permis à l'entreprise algérienne de faire passer son CA de 800 000 euros en 1996 à 8 millions d'euros actuellement. Mais après la réglementation imposée en Algérie pour l'investissement dans les médicaments, l'opérateur français a vu sa part baisser sur le marché algérien de 50%. Justement, à ce sujet le directeur de Soprophal dira : «Le laboratoire français aurait pu conserver ses parts sur le marché algérien moyennant des engagements dans des partenariats avec les laboratoires algériens». Cette observation résume la réticence des français à investir en Algérie en dehors des hydrocarbures. Un secteur où la présence française est marquée bien plus par Total dans le cadre du projet de Vapocraquage d'Ethane à Arzew dont les travaux pour un investissement de plus de 5 milliards de dollars sont quasi terminés, et ce deux ans après la signature de l'accord avec Sonatrach lors de la visite de Sarkozy en Algérie en décembre 2007. Aujourd'hui, on s'attend à ce que la présidente du Medef Laurence Parisot dévoile d'autres projets de partenariat entre les deux pays au cours de la conférence de presse qu'elle animera Hamiani : «La nouvelle politique économique a besoin d'aide» Expliquant les mesures de la LFC aux membres de la délégation du Medef, le président du FCE, Réda Hamiani soulignera pour sa part le souci du gouvernement de limiter les déséquilibres de la balance des paiements et de faire face à l chute du prix de pétrole. Il a mis en exergue la volonté de l'Etat de réaliser un niveau d'intégration et de diversification de l'économie algérienne. «Cette politique nouvelle a besoin d'aides, de conseils et d'appuis de la part de nos partenaires», a avancé le président du FCE avant d'ajouter : «C'est dans cet esprit que nous devrions, nous chefs d'entreprises français et algériens inscrire la poursuite de nos efforts pour construire des partenariat plus denses et diversifiés.» Car, de l'avis de Hamiani, la part des investissements français en Algérie reste encore modeste par rapport aux attentes de l'Algérie et à ses potentialités. Des potentialités qui toujours selon Hamiani «peuvent nous (ndlr l'Algérie) à transcender les difficultés conjoncturelles». Rejoignant le président d'honneur du Medef, Hamiani plaidera également pour la confiance dans les projets de partenariat entre les deux pays. S. I.