La rencontre Medef-patronat algérien a permis de dresser un constat navrant : les investisseurs français, bien que se disant séduits par les opportunités d?investissement qu?offre l?Algérie, restent toujours réticents. «Quand il s?agit de délocaliser vos entreprises, vous oubliez toujours la destination Algérie», leur a lancé un participant. Le Mouvement des entrepreneurs de France (Medef) est passé par Alger. On a débattu et promis sans pour autant apporter du concret. A l?hôtel Sofitel hier, les membres de la délégation du Medef n?ont pas tari d?éloges sur les capacités énormes du marché algérien. Sa proximité de l?Europe, sa capacité d?absorption, la nouvelle politique d?ouverture sur les marchés mondiaux, mais rien n?a été dit sur d?éventuels projets qui pourraient être réalisés dans les prochains jours en Algérie. A cet effet, un intervenant pointera du doigt les entreprises françaises qui, en se délocalisant vers d?autres pays, oublient toujours la destination Algérie. Entre les promesses et la réalité, un grand fossé existe. Sur ce point, les hommes d?affaires français se disent très exigeants en matière d?investissement. «Le foncier doit être disponible, le système d?exonération clément et le secteur bancaire fiable.» Des conditions prises très au sérieux par le ministre des Finances, M. Benachenhou, qui affirmera, au cours de cette rencontre, que les pouvoirs publics fournissent des efforts colossaux pour se mettre au diapason des autres nations. «Cela sans occulter que ces efforts se trouvent freinés parfois par des partisans du statu quo en plus de notre manque d?expérience», dira-t-il. Les représentants de plus de 120 entreprises françaises ont été, hier, au centre d?une opération de séduction durant laquelle officiels et hommes d?affaires algériens se sont relayés pour encourager les membres du Medef à tenter l?expérience Algérie. De son côté, le président du Forum des chefs d?entreprises algériens, Omar Ramdane, préfère avertir les opérateurs français sur le fait que leur réticence leur fait perdre des parts de marché au profit d?autres pays, à l?image de la Chine. Côté chiffres, il démontrera que le nombre de 200 entreprises françaises implantées en Algérie reste très modeste. Le patron du Medef, M. De Silguy, estime que le succès de la coopération franco-algérienne ne se voit pas au volume des investissements directs en Algérie tout en insistant sur le transfert de connaissance entre les deux rives de la Méditerranée qui est non négligeable. �Ce serait une étape, selon lui, qui devance celle des investissements directs. Une étape qui traîne en longueur quand même.