Un comité dénommé « SOS expulsions » a été créé hier à Alger pour parer à toute éventualité et venir en aide aux milliers de familles algériennes jetées à la rue. Les auteurs de cette initiative estiment irréversible la création de cette structure du fait de « la multiplication des opérations d'expulsions musclées et dramatiques ». Tout en s'estimant « victime de l'injustice administrative », le porte-parole de ce comité, Bouregaâ Djamel, a dénoncé hier à Alger, lors d'une conférence au siège de la Ligue algérienne de défense des droits de l'hommes (aile Zehouane), ce qu'il qualifie de « procédures douteuses ». M. Bouregaâ a précisé par ailleurs que ce comité est sous l'égide de la LADDH. D'ores et déjà, les membres de ce comité s'engagent à tout faire pour être entendus des autorités du pays. Maître Hocine Zehouane, président de la LADDH, précisera pour sa part que « ce comité est une initiative pour répondre à une situation d'urgence, il peut devenir une association à condition de créer les formalité exigées par la loi ». Maître Zehouane s'engage en tant que ligue à aider ce comité qui peut, selon lui, devenir national. D'autant que, selon lui, « le phénomène des expulsions s'élargit et devient national ». L'Algérie, a-t-il regretté, n'est pas prête à résoudre ce type de problèmes. A ses yeux, « on ne peut pas rester patient alors que des dizaines de familles sont dehors ». Car, selon lui, « en perdant son logement, on perd son humanité et sa citoyenneté ». « Le droit à la vie c'est le droit au travail et au logement », a-t-il estimé. Cela étant dit, les membres de ce comité comptent entreprendre des actions. La première action serait l'implication des juristes dans l'étude des différents cas d'expulsés. Après quoi, « on va être à cheval avec les autorités pour se faire entendre », dira M. Bouregaâ. « Nous allons faire un tapage médiatique », insiste-t-il. Ce ne sont pas des cas d'expulsion de familles qui manquent. Plusieurs familles sont quotidiennement jetées dehors, dont certaines, après une quarantaine d'années passées chez elles. C'est le cas des 7 familles expulsées depuis 38 jours du centre de rééducation de Birkhadem. Les victimes de cette expulsion ont témoigné hier qu'ils ont entrepris toutes les démarches auprès du ministère de la Solidarité nationale pour réintégrer leurs logements en vain. Quatre autres familles de 17 membres se retrouvent, elles aussi, à la rue après avoir été expulsées depuis le 7 juillet dernier du centre des personnes âgées et handicapées de Bab Ezzouar. La ville de Staouéli a connu elle aussi ces derniers jours son lot d'expulsés. Quatre familles sont concernées par une telle opération. Ce ne sont là que des cas apparents, car des milliers d'autres familles se retrouvent ou se sont déjà retrouvées dans les rues sans toit ni dignité.