Cadence n Les expulsions de personnes occupant des logements de fonction sont de plus en plus fréquentes depuis quelques années en Algérie. Toutes les régions du pays sont touchées par la crise du logement, particulièrement les villes du Nord où réside la majorité de la population algérienne et où la densité de la population est la plus importante. Parmi les signes apparents de ce problème, les expulsions quotidiennes de familles de logements de fonction, notamment au niveau des grandes villes du pays. Les autorités ne trouvent toujours pas de solution définitive à ce casse-tête. A Alger, la plus grande ville du pays en superficie et en nombre d'habitants, les expulsions sont de plus en plus fréquentes. Ces derniers mois, des dizaines de familles ont été jetées à la rue dans plusieurs localités. Ces familles ne représentent, toutefois, qu'un petit échantillon parmi des milliers d'autres en Algérie qui souffrent en silence. Ces expulsions sont souvent arbitraires, estiment les premiers concernés, à savoir les familles. Les victimes, le plus souvent, n'ont même pas l'occasion de s'exprimer et de se faire entendre et leurs demandes d'audience auprès des ministères concernés restent généralement sans suite. C'est ainsi qu'un comité qui a comme principale mission la défense du droit de ces familles au logement a été créé. Dénommé SOS-Expulsion, ce comité a été officiellement mis en place le 25 juillet dernier au siège de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (Laddh). «L'Etat ne doit pas jeter comme des pommes pourries, ses enfants fidèles qui l'ont servi pendant de longues années», affirme un ancien cadre de la direction des affaires sociales. «Nul n'a le droit de jeter des familles entières à la rue, car la Constitution algérienne garantit le droit au logement à tous les citoyens sans exception», ajoute-t-il. Selon le porte-parole de SOS-Expulsion, Djamal Bouragaâ, des gens ont pu acheter des bâtisses entières sans aviser les familles qui y résident. «Nous dénonçons ces expulsions arbitraires, et nous appelons la justice à faire son travail et à statuer sur certains actes douteux», a-t-il indiqué au cours d'un point de presse tenu au siège de la Laddh. «Nous allons défendre nos droits et nous sensibiliserons les gens qui souffrent de ce problème et nous allons dénoncer les procédures douteuses qui visent à priver les gens de leur droit au logement. Nous réclamons l'ouverture d'une enquête sur ce sujet et nous demandons à être relogés dans le cadre de la loi», a déclaré le porte-parole de SOS-Expulsion.