– Avec Thala Production, votre entreprise, vous venez de lancer un appel à candidatures de scénarios sur le thème «Alger dans le futur». Pouvez-vous nous en dire plus ? Cette initiative émane de plusieurs amis, d'un collectif avec qui nous essayons de faire bouger les choses. L'offre est venue de Soraya Kerdjani, qui collabore à l'organisation d'une exposition à Paris, du 16 février au 9 mars 2011. Cette exposition regroupera les travaux d'artistes plasticiens, de réalisateurs, de designers et d'architectes algériens vivant en Algérie. Elle est donc venue vers nous pour la commande de huit courts métrages, ne dépassant pas les 10 minutes, ayant pour thème «Alger dans le futur». Nous attendons de recevoir le maximum de scénarios pour passer à la sélection des projets que nous jugerons les plus intéressants. Par la suite, à partir du mois de septembre, nous allons accompagner ces jeunes auteurs dans la réalisation de leurs projets en mobilisant nos ressources et en les encadrant par une équipe de professionnels. – Quels sont les critères de sélection ? Il ne sont pas nombreux : il suffit de bien écrire, d'avoir de l'imagination et de faire preuve d'originalité ! Nous préférons privilégier les jeunes auteurs qui n'ont pas encore réalisé de films pour justement faire de cette démarche un vrai exercice d'apprentissage qui ouvrira certaines portes éventuellement. Nous comptons donner une vie à ces films en les faisant voyager. – Qu'est-ce qui vous a motivé dans la création d'une boîte de production ? Ce n'est pas une boîte de production à proprement parlé, mais beaucoup plus un collectif de passionnés et d'artistes algériens rassemblés dans une forme de dynamique de création. Nous avons obtenu les statuts en janvier 2010 et notre première motivation c'est d'être autonomes et de faire bouger les choses. – Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées à votre retour en Algérie ? En choisissant ce métier, je savais ce qui m'attendait. Je savais que ce serait dur, que je rencontrerais beaucoup d'obstacles, mais je conçois ce métier comme un artisanat, et pour moi il faut travailler et donner de soi-même pour pouvoir faire ce que l'on veut vraiment. Ceci dit, certaines choses m'irritent… Par exemple, le fait que la production cinématographique soit réduite à zéro et que tout le monde travaille seul dans son coin dans une forme de vision sectaire, alors qu'on devrait se serrer les coudes et faire en sorte de dépasser cela ensemble… – Si l'appel vous intéresse, envoyez le scénario à : [email protected] |Bio express : – Après une année à l'université Houari Boumediène, et une école de communication où il s'est spécialisé dans l'image, Yacine a intégré une école de cinéma à Paris. Avec une licence en cinéma spécialité «réalisation et écriture de scénarios», il a commencé à collaborer avec plusieurs jeunes réalisateurs et scénaristes algériens, notamment avec Amine Sidi Boumediène pour son premier court métrage. A côté de Thala Production, la boîte de production qu'il a créée avec des amis, Yacine a réalisé deux courts métrages, un documentaire, un reportage et filmé les trois dernières éditions de Dima Jazz à Constantine.|