Remis en liberté provisoire le 22 novembre dernier, Adlène Mellah, directeur des sites d'information Algérie Direct et Dzaïr Presse, ainsi que son photographe ont été arrêtés dans la soirée du 9 décembre pour une autre affaire et ils seront jugés le 18 décembre. Le photographe a été relâché dans l'immédiat, alors que Mellah a été mis en détention provisoire, et ce, 15 jours à peine après avoir été libéré. Que lui reproche-t-on cette fois-ci ? L'un de ses avocat, Abdelghani Badi, dénonce ce qu'il qualifie d'une «décision politique» et non «juridique». «Depuis quant jette-t-on en prison des individus pour avoir participé à une manifestation et de surcroît à la veille de la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme ?» s'insurge Me Badi. Adlène Mellah a été appréhendé alors qu'il participait, devant le Théâtre national à Alger (TNA), à une manifestation de soutien au chanteur Réda City 16, en détention depuis octobre dernier. Mellah est accusé d'«outrage au corps de sécurité», «désobéissance» et «attroupement ou organisation de manifestations interdites». Le motif d'accusation et la peine encourue, selon Me Badi, sont contraires à la Loi fondamentale du pays, dès lors, et selon la Constitution, aucun Algérien ne devrait être jeté en prison pour avoir pris part à une manifestation. «Ont participé à cette manifestation plusieurs personnes, pourquoi seuls mon client et son photographe ont été arrêtés. Il est clair que Adlène Mellah est arrêté pour avoir tenu, dans un passé récent, des propos qui n'ont pas été du goût de certains individus», explique Me Badi, qui rappelle que son client avait promis de rendre publiques des vidéos qui risquent de mettre à nu certaines personnes. Rappelons que Mellah doit comparaître le 7 février dans une autre affaire, où il est accusé de «chantage» et «atteinte à la vie privée». Il avait été arrêté le 22 octobre et écroué en compagnie de trois autres personnes réputées proches d'Amir dz, un cyberactiviste basé à l'étranger. Ces quatre personnes sont visées, rappelle Me Badi, par une plainte déposée par Anis Rahmani, patron d'Ennahar, Abdelkader Zoukh, wali d'Alger, et Abderrahmane Benhamadi, PDG du conglomérat algérien d'électronique et électroménager Condor. Pour Me Badi, il y a un acharnement contre son client. «La Constitution garantit le droit de manifester, le droit de s'exprimer et la liberté de la presse et mon client n'a pas enfreint la Constitution, contrairement à ceux qui l'ont arrêté et donc bafoué la Loi fondamentale du pays», dénonce Me Badi, qui constate une régression en matière des droits de l'homme. Reporters sans frontières (RSF) appelle, dans un communiqué, à sa «libération immédiate (…) et dénonce le harcèlement judiciaire dont il est victime».