L'organisation Reporters sans frontières (RSF) s'est montrée sensible à la détresse du journaliste, Abdessami Abdelhai, en détention préventive depuis 15 mois. Lucie Morillon, directrice des programmes à RSF, s'est inquiétée, dans une déclaration publique, du sort du journaliste qui, pour protester contre sa détention, est entré en grève de la faim depuis le 5 novembre dernier. La responsable de RSF a réclamé sinon la programmation immédiate d'un procès, la libération du journaliste. "Une détention sans jugement de 15 mois viole les droits fondamentaux du journaliste, notamment son droit à la liberté et à un procès équitable. Nous demandons donc aux autorités algériennes de mettre immédiatement en place un procès pour assurer sa défense. Dans le cas contraire, le journaliste doit être libéré sur-le-champ", a dénoncé, en effet, Lucie Morillon. Avant cette exhortation de RSF, la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), aile Noureddine Benisaâd, s'était, elle aussi, élevée contre la détention jugée arbitraire du journaliste. "La Laddh rappelle le principe de présomption d'innocence consacré par la Constitution et les conventions internationales relatives aux droits civils et politiques que l'Algérie a pourtant ratifiés. La Laddh rappelle aussi que la détention provisoire est une mesure exceptionnelle selon les dispositions du code de procédure pénale et que Abdessami Abdelhai présente toutes les garanties décrites par ledit code", s'était élevée la Laddh dans un communiqué daté du 9 novembre dernier. La ligue s'était aussi déclarée inquiète de l'état de santé du "détenu qui ne cesse de se détériorer" et a soutenu que "sa mise en liberté ne peut aucunement gêner un éventuel procès". Le journaliste Abdessami Abdelhai travaillait à la station régionale de la radio de Tébessa. Il collaborait en même temps avec le journal Jaridati, aujourd'hui disparu, un journal appartenant à Hicham Aboud. C'est cette collaboration qui vaut au journaliste ses déboires judiciaires. Il est accusé d'avoir aidé Hicham Aboud, poursuivi en justice, à quitter le territoire national. Hicham Aboud a confirmé à RSF avoir rencontré le journaliste à Tébessa, mais nie avoir bénéficié de sa complicité pour fuir le territoire national. Le patron de Jaridati soutient toujours avoir quitté l'Algérie pour se rendre en Tunisie légalement en date du 10 août 2013. Arrêté le 18 août 2013, le journaliste Abdessami Abdelhai a introduit quatre fois des demandes de mise en liberté provisoire. Les quatre ont essuyé des refus. Sofiane Aït Iflis