Plus de deux ans après sa fermeture, l'ancien marché de gros situé au centre de la ville continue à accueillir les marchands. Le bras de fer qui avait longtemps opposé les autorités locales aux mandataires de fruits et légumes qui avaient refusé de quitter les lieux semble ressurgir avec de nouveaux acteurs. Des commerces en tous genres s'installent le week-end. Le marché est généralement mixte le jeudi et exclusivement réservé aux hommes le vendredi. Toutes sortes de marchandises y sont écoulées habillement, lingerie, arbustes, quincaillerie et articles de ménage. Les effets néfastes de ce marché sur l'environnement apparaissent, toutefois, le samedi, au lendemain des jours de marché. L'endroit et les rues avoisinantes offrent un hideux visage. Des cartons vides innombrables et éparpillés, des amas de papier et des centaines de sacs en papier flottent dans les l'airs, divers déchets s'amoncellent et surtout débordent sur la rue Stiti, dont les trottoirs servent également aux étalages. Les autorités ferment les yeux sur le phénomène bien que l'aire commerciale ait fait l'objet d'un arrêté de fermeture décidé par le wali en décembre 2003. Le président de l'APC, Chérif Aït Ahmed, déclare : « Non seulement ce marché est à l'origine d'un manque à gagner pour la trésorerie de la collectivité, mais également une lourde charge à assurer pour le nettoyage. Officiellement, il n'y a plus de marché sur les lieux. » Après la délocalisation du marché au début de l'année 2004, une imposante clôture a été installée pour couvrir le site. Mais, la clôture dont le coût avoisine les 6 millions de dinars, a été démontée et volée. « Nous avons déposé une plainte contre X », dit encore le P/APC , mais sans croire à son aboutissement. Selon le même responsable, une partie du terrain d'une superficie de 21 500 m2 a été attribuée à la direction de la jeunesse et des sports qui projette d'y implanter un complexe sportif de proximité. Une autre partie, selon le Plan de l'occupation du sol (POS), est destinée à la réalisation d'un lycée, d'une bibliothèque, d'une agence postale, d'une antenne de la mairie et d'une mosquée. La délocalisation du marché, il y a deux ans, a causé, en outre, un double problème ; certains mandataires se sont installés à Tadmaït (15 km à l'ouest de Tizi Ouzou) alors que d'autres se sont déplacés à Tala Atmane (15 km à l'est). Dans les deux cas, des problèmes de sécurité se posent. A Tadmaït, le marché se tient sur une route abandonnée et les mandataires se font agresser et racketter. A Tala Atmane, il se tient à proximité de la zone industrielle où se trouvent notamment une unité de transformation de plastique et deux unités de fabrication de papier. Le danger est en effet permanent. Pour le responsable de la municipalité de Tizi Ouzou, une solution est possible mais lointaine. Le président de l'APC s'explique : « Nous comptons installer le marché à Bouaïd (ouest de la ville), mais le projet demande un important investissement, car il faudrait aménager une infrastructure qui contiendrait un abattoir, un parking et un marché. La direction du commerce est favorable au projet et des mandataires sont prêts à y contribuer financièrement. » Mais en attendant la réalisation de ce projet, l'ex-marché de gros devient un marché de détail, et les dégâts sont déjà énormes.