Les cinéastes égyptiens aiment Le Caire. Ils la filment sous tous les angles. Avec ses beautés et ses laideurs. Oran. De note envoyé spécial Le Caire offre un grand choix des deux et beaucoup de choses surprenantes. Par exemple, les Cairotes peuvent vivre sous un pont, dans une situation très précaire (comme dans la Cité des morts) et être tout à fait heureux. Le film de Magdi Ahmed Ali Khaltat Fawzia, présenté en compétition au festival d'Oran pourrait s'appeler La Vie est belle ! Fawzia (Ilham Shahin) vit sa vie à toute vitesse, se marie et divorce pour un oui ou pour un non. L'espoir seul l'habite. Dans la laideur de ce qui l'entoure, elle ne trouve que de la beauté ! Cette œuvre est animée par l'enthousiasme de Fawzia et de ses proches, des Cairotes très humbles et qui ne soucient de rien. Pour eux, il n'y a rien de comparable au monde à la vie sous ce pont du Caire, au bord du cours tranquille du Nil. Fawzia se fiche pas mal qu'un mari soit riche ou pauvre. Elle les aime tous. Et après le divorce les garde comme amis. Le Caire et la danse du ventre sont le sujet moteur d'un autre film montré au festival d'Oran, hors concours : Lola, du Marocain Nabil Ayouch. Une jeune New-Yorkaise nommée Lola accomplira l'extraordinaire exploit de devenir une danseuse célébrée dans les plus grands théâtres et cabarets du bord du Nil. Désireuse de s'affranchir de sa vie banale comme postière à New York, Lola prend des cours de danse et franchit pas à pas le chemin qui la mènera vers l'Egypte et la gloire. Voici Lola au Caire qui jouit candidement de tout ce que lui offre la ville. Elle confond toujours vitesse et précipitation. Elle veut tout, tout de suite. Contrairement au film de Magdi Ali, dans celui de Nabil Ayouch on assiste au spectaculaire déploiement de la richesse des classes les plus huppées du Caire. New York ici est très médiocre. Le Caire est proche du paradis.