L'année scolaire 2010-2011 ne sera pas aussi meilleure que celle qui l'a précédée, dans la wilaya de Boumerdès. Et pour cause, certains établissements devant accueillir les élèves hier ne sont pas encore réceptionnés. Les efforts consentis par les responsables de la wilaya pour rattraper les retards cumulés depuis le séisme de 2003, et améliorer par là même les conditions de scolarité des élèves, n'ont, vraisemblablement, pas servi à grand-chose. Cette année, le secteur de l'éducation a été renforcé par des établissements qui font toujours l'objet de travaux, c'est-à-dire non encore achevés. Ainsi, sur les douze infrastructures devant ouvrir leurs portes hier, dont 5 lycées, 7 CEM et 3 écoles primaires, seul le groupement scolaire de Baghlia était totalement achevé. Certains établissements s'apparentent plutôt à des chantiers. C'est le cas notamment des lycées de Zemmouri et de Baghlia ou encore des CEM des communes de Sidi Daoud, Khemis El Kechna, Béni Amrane et de Boudouaou qui ne sont pas encore dotés en équipements nécessaires permettant d'entamer les cours. Le lycée Frantz-Fanon du chef-lieu de wilaya est, pour le moment, le seul établissement ayant réuni les conditions d'apprentissage pour les élèves. Sinon la plupart des autres établissements scolaires, connaissent des retards considérables en matière d'avancement dans leurs travaux, à l'image des lycées de l'Arbatache (40%), de Tidjllabine (60%) ou des CEM de Si-Mustapha (80%), de Bordj-Menaiel (60%) et de Dellys (80%). Ces derniers seront néanmoins réceptionnés dans les mois à venir ou à la prochaine rentrée scolaire. Il faut dire que la situation de ce secteur névralgique dans la wilaya de Boumerdes n'incite guère à l'optimisme. Des milliers d'élèves vont revivre encore cette année les mêmes problèmes relatifs aux manques de places pédagogiques et au transport scolaire en raison des lenteurs constatées dans la réalisation des projets qui leur étaient destinés depuis des années. Dans la commune de Tidjellabine, les lycéens vont probablement encore payer les frais de l'échec de responsables qui n'ont pu mettre fin au calvaire qu'ils enduraient pour rallier leur établissement sis dans la commune de Boumerdès ; la raison est que les travaux de réalisation du lycée programmé dans leur commune depuis 2006, ne sont pas encore achevés. Cet établissement tant attendu devait normalement ouvrir ses portes en septembre 2009. C'est le cas également du lycée de Zemmouri, relancé en 2009, après les actions de protestations des enseignants et des élèves contre la dégradation des conditions de scolarité au niveau des Chalets. Plusieurs enseignants nous ont fait part des désagréments qu'ils subissent et qui risquent de s'aggraver avec les travaux se poursuivant parallèlement et simultanément avec les cours. «Le bloc administratif est toujours en chantier, la cour n'est pas aménagée, la cantine et la salle de sport ne sont pas entamées… Comment peut-on assurer des cours fiables dans de telles conditions ?», nous dira un enseignant. Pendant ce temps, on sait que les d'autres établissements, comme les lycées prévus à Cap-Djenet, à Chabet El Ameur, à Afir et à Timezrit, n'ont même pas commencé, en raison du manque d'entreprises performantes et de l'inaccessibilité au foncier. Des centaines d'élèves seront contraints de parcourir plusieurs kilomètres pour rejoindre les bancs de leurs écoles, situées souvent en dehors de leurs communes de résidence. D'autres vont se retrouver dans des classes archi-combles ou dans des annexes dépourvues du minimum de commodités.