L'artisanat redevient à la mode dans la capitale. La preuve avec Djamila, qui, après Draria, ouvre une nouvelle boutique à Baba Hassen. Qui sont les clients qui consomment l'artisanat aujourd'hui ? Ce que je remarque depuis quatre ans, c'est que les clients sont de toutes les classes de notre société, car même les petites choses sont abordables. Aussi, pendant la saison estivale, les étrangers viennent pour acquérir des objets uniques et raffinés. Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser dans l'artisanat ? Je suis une passionnée d'artisanat en général, et d'artisanat algérien en particulier. J'aime beaucoup ce domaine et je ne me vois pas faire autre chose. Je crois aussi que le fait de grandir dans une famille où les femmes sont des adeptes de tissage traditionnel a beaucoup aidé. Le son émis par le métier à tisser a bercé toute mon enfance. Je passais des heures à regarder ma mère travailler sur son tissage. Ce sont des images qui vivent avec moi et ont développé mon goût pour l'artisanat. Les artisans avec lesquels vous travaillez sont-ils tous locaux ? La majorité de mes artisans sont algériens, mais je travaille avec d'autres artisans du monde pour multiplier les découvertes. La région de Ouargla est très active en matière d'artisanat, elle me fournit beaucoup de pièces de broderie et la Kabylie me fournit en bijouterie. Quel est l'objet le plus original de l'artisanat algérien ? Je penserai à un objet bien particulier et typique de la région sud : la khamssa touareg qu'on appelle khoumissa. Elle est composée de petits losanges portée par la femme targuie. C'est un objet unique fabriqué en argent ou en cuivre, considéré comme un porte-bonheur. Comment situez-vous l'artisanat algérien comparé à l'artisanat marocain et tunisien ? Notre artisanat est aussi développé que celui de nos voisins. Seule différence, il est mis en valeur. Il y a quelques années, nous avions un artisanat rustique, à présent nous disposons d'un artisanat de qualité, épuré et raffiné. Grâce à nos régions, qui renferment des trésors insoupçonnés, notre artisanat a de longues années devant lui.