La suspension des crédits à la consommation et d'automobile stipulé par la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009) est qualifiée « d'acharnement » par Oulmi Mourad, vice-président de l'Association des concessionnaire automobiles également patron du Sovac Algérie. Dans une déclaration à El Watan Vendredi, M. Oulmi s'interroge sur les « raisons d'un tel acharnement ». « Pourquoi un tel acharnement contre cette activité. Pourquoi ne pas nous encourager. Il s'agit pourtant d'une activité entièrement transparente et créatrice d'emploi. Il faut qu'il y ait une logique à cette décision. Tous concessionnaires confondus ne représentent pourtant que 10% des importations globales », déclare t-il. Plus que leur pénalisation, le même responsable évoque également celle des consommateurs qui font face à un plan de transport en commun anarchique. Le directeur général de Peugeot Algérie, Marc Bergereti, évoque également cette pénalisation des consommateurs et affirme aussi que les pouvoirs publics n'ont pas hésité à prendre la décision de limiter les banques au seul crédit immobilier à la place des consommateurs. Le patron de Peugeot Algérie estime qu'il s'agit d'une nouvelle mesure qui « freine encore l'investissement », rappelant l'épisode des taxes sur les voitures neuves. Quelles sont les répercussions sur les banques ? Le secrétaire général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), M. Benkhalfa refuse tout commentaire. « Aucun commentaire à faire ni de réaction. Le texte de loi est clair. Il s'agit d'une disposition d'une loi de finances », s'est-il limité à dire. Et c'est l'ABEF qui avait, de l'avis de l'économiste Abderahmène Mebtoul, attiré l'attention des pouvoirs publics sur « les crédits bancaires des ménages qui prenaient sérieusement des extensions dangereuses ». Les banques « ne subiront pas de grandes répercussions », selon le Dr Mebtoul. « A mon avis, je ne pense pas que les répercussions seront dangereuses pour les banques. L'impact sera par contre sur la croissance économique. Si endettement il y a, c'est parce qu'il y a une détérioration du pouvoir d'achat », affirme-t-il en ajoutant que les pouvoirs publics doivent se fixer sur une politique économique et sociale claire : « Le gouvernement qui n'a pas réussi à freiner les importations tentera alors avec cette nouvelle mesure de le faire. » La décision du gouvernement d'interdire les crédits à la consommation va porter un coup dur au marché du véhicule neuf qui s'est développé grâce au crédit automobile. Sovac verra son chiffre d'affaires et ses ventes réduits de 30%, Renault, le concessionnaire leader de crédit automobile, verra ses ventes réduites probablement de 40 à 50 %, toujours selon M.Oulmi. Pour Peugeot Algérie, son directeur général parle d'une baisse probable de 20%.