Le rôle moteur joué par le wahhabisme dans le développement du terrorisme islamiste à travers le monde se manifeste de plus en plus par son ampleur, sa dangerosité et son impact extrêmement négatif sur les sociétés. Ce qui vient de se passer au Nigeria, plus grand pays musulman d'Afrique, en est une illustration. On découvre sans surprise que le chef de la secte « taliban », Mohamed Yusuf, abattu par les services de sécurité nigérians, avait étudié la théologie à l'université islamique de Médine, de même que nombre de ses complices. Voulant imposer par la violence un « Etat islamique pur », il a envoyé, selon une agence de presse, des lettres à 18 leaders musulmans de Maiduguri, la ville où il réside, pour leur annoncer leur prochaine exécution. Malheureusement, le Nigeria n'est pas la seule cible du wahhabisme, cette doctrine ultra-rétrograde qui gère l'Arabie Saoudite d'une poigne de fer. Elle continue de faire des dégâts à travers le monde. Il ne faut pas oublier qu'Oussama Ben Laden s'est nourri à la mamelle wahhabite pour devenir un chef terroriste très redouté de par le monde. Un pays comme la Somalie a implosé parce que le régime saoudien a décidé de voir la charia imposée aux citoyens de ce pays. Le Soudan, par exemple, a été transformé, par la volonté des wahhabites, en centre de formation de terroristes de tous horizons et en plaque tournante du terrorisme international au point que le chef d'Al Qaïda y a fait ses armes. Sans parler du Pakistan où les Saoudiens avaient des écoles de formation de talibans. Le peuple pakistanais en paye aujourd'hui encore un lourd tribut et son avenir est hypothéqué tant l'hydre islamiste est en train de s'étendre jusqu'à déstabiliser l'Afghanistan et l'Inde. L'Algérie n'a pas été épargnée. Des dizaines de milliers de ses enfants y ont laissé leur vie parce que le régime saoudien est allergique à la démocratie. Des jeunes appelés continuent encore de mourir. La liste des pays victimes du phénomène né dans la péninsule arabique est longue à énumérer. Mais le plus étonnant est que personne ne demande de comptes à l'Arabie Saoudite, devenue elle-même une cible du monstre qu'elle a engendré. Ses richesses pétrolières la protègent pour l'instant d'un procès. Mais rien ne dit qu'un débat sur sa responsabilité dans le développement du terrorisme islamiste ne sera pas ouvert un jour. Quand ses richesses se tariront.