Des sources bien au fait de la situation sécuritaire à Bouira, où l'on parle encore de « résidus » de groupes terroristes qui se seraient disséminés à travers différentes régions, l'on craint une recrudescence des attentats à la bombe, souvent assimilés à des actes désespérés de ces criminels en perdition. L'on garde surtout à l'esprit les attentats suicide commis en pleine ville, à Bouira comme à Lakhdaria (région jusque-là assimilée à un fief du terrorisme), à la même période de l'année écoulée. Le plus spectaculaire avait été celui perpétré le 23 juillet 2008, faisant 13 blessés parmi les occupants d'un camion militaire qui a été pris pour cible par un kamikaze en moto de grosse cylindrée. Quelques semaines après, alors que des informations faisaient état de la présence d'une filière terroriste spécialisée dans l'explosif dans les monts de Lakhdaria, c'est la ville de Bouira qui est visée, le 20 août de la même année, par un double attentat kamikaze, faisant 12 morts et une quarantaine de blessés parmi les travailleurs de la société canadienne SNC-Lavalin et les militaires postés au niveau du siège du secteur opérationnel de la ville. Au cours des deux derniers mois, des informations ont fait état de la présence de terroristes dans plusieurs endroits de la région. Ainsi, l'on a pris acte du passage d'individus nuisibles au nord de la daïra de M'chedallah où, il y a à peine une quinzaine de jours, une information faisait état d'un important groupe terroriste qui aurait traversé la localité de Saharidj à bord de véhicules banalisés pour rallier le col de Tizi n'Kouillal, en partance vers Tizi Ouzou. Juste après, une opération de ratissage a été enclenchée et des barrages de contrôle ont été installés un peu partout dans la région. Par ailleurs, une bombe a été désamorcée et une autre a explosé sans provoquer de dégâts heureusement. Elle avait pour cible les travailleurs chinois de la Citic-Crcc. Explosion d'une bombe à Lakhdaria Il y a quelques jours, un important groupe a été signalé près du village d'Illiten, au lieudit Islane, qui serait encerclé par les forces de l'ANP. Dans les régions de Zbarbar et de Lakhdaria, les sanguinaires de l'ex-GSPC ont visiblement repris l'activité. En effet, pas moins de 5 bombes ont été déposées dans plusieurs endroits. La dernière en date est celle qui a explosé jeudi dernier au centre-ville de Lakhdaria (voir notre édition de vendredi). Ce sont donc autant d'éléments qui font croire à une probable recrudescence des actes terroristes, surtout que des informations font état de la présence de certains terroristes notoirement connus pour être spécialisés dans la fabrication de bombes artisanales. C'est le cas, entre autres, de Djebri, qui aurait été aperçu dans la région.