En cette période de rentrée scolaire et sociale, les rues et artères de la ville de Blida sont envahies par les marchands informels. Squattant presque toutes les placettes publiques, y compris les trottoirs, des commerçants illicites attirent chaque jour une clientèle de plus en plus nombreuse. Au niveau de la rue d'Alger et des ruelles adjacentes, telles que la rue du Bey et la rue Abdellah, tous types de produits sont proposés à la vente. Vêtement en tous genres, produits alimentaires et surtout des articles scolaires sont étalés sur des brouettes, des tables de fortune et parfois à même le sol. Dans ces étalages, on trouve du bric-à-brac et même des livres scolaires. Des parents d'élèves rencontrés sur place nous expliquent que la scolarité des enfants leur revient trop cher. «La rentrée scolaire intervient juste après les dépenses de l'Aïd El Fitr et le mois de Ramadhan. Nous n'avons pas le choix, sauf de recourir à ces vendeurs afin d'acheter ces manuels scolaires qui sont souvent usés», dira Abdelkrim, père de 5 enfants tous scolarisés. Profitant de cette clientèle au pouvoir d'achat érodé et de la passivité des autorités locales, ces commerçants occasionnels imposent leur loi dans les différentes ruelles de la ville. La dernière action de lutte contre ce commerce informel, menée par les autorités compétentes, remonte à plus de deux ans, suite à l'arrêté du wali stipulant l'interdiction formelle de toute occupation illicite de la voie publique. «Malheureusement, cette action n'a été que conjoncturelle. Elle n'a duré que quelques jours. Même quand les forces de l'ordre interviennent, ils ne font que libérer la grande voie aux automobilistes et pousser les petits vendeurs à la sauvette à s'entasser dans les petites ruelles adjacentes. Au vu et au su de tout le monde, ils continuent à exercer leur activité informelle en gênant les riverains», explique Omar, propriétaire d'une librairie à la rue d'Alger. Pourtant, personne n'ignore les effets néfastes que peut induire ce phénomène sur la santé du consommateur, mais aussi sur l'ordre public. Qui est censé mettre fin à cette anarchie ? Alors que les services chargés de l'ordre public et ceux de l'APC n'entreprennent aucune action efficace, ceux de la DCP déclinent toute responsabilité sur le contrôle de ces commerçants exerçant au noir. Cela dit, une initiative a été récemment prise par le bureau local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) afin de mieux gérer cet épineux problème. «Nous avons procédé à un recensement général de ces jeunes vendeurs qui se sont montrsés prêts à entrer dans la régularité. Nous avons compté 400 commerçants dont nous avons collecté les dossiers», déclare M. Boukri, président du bureau de l'UGCAA de Blida avant d'annoncer que plusieurs sites ont été proposés par écrit au wali pour accueillir ces jeunes vendeurs. Il s'agit notamment de l'ancien marché de Bab Errahba, de l'ancien site des bidonvilles de la cité Ramoul ainsi que la placette de Ben Boulaïd. «Avec de pareilles dispositions, nous pourrons mettre fin à ce commerce informel. Après avoir eu l'approbation de la DCP, nous n'attendons aujourd'hui que l'accord de l'APC de Blida. Une réunion sera organisée afin d'étudier ces propositions et trouver une source de financement pour les concrétiser», conclura notre interlocuteur.