Peu de commerçants contractent une assurance pour couvrir leur activité contre les risques de vols, incendies ou autres. Le nombre de vendeurs ambulants ne cesse d'augmenter. Sur les 15 000 adhérents à l'Union des commerçants et artisans de la wilaya de Blida, 1000 seulement assurent leur activité commerciale auprès d'une compagnie d'assurance. Ce chiffre insignifiant, avancé par M. Boukri, premier responsable de cette union, reflète l'inconscience de plusieurs commerçants en dépit du fait qu'ils soient confrontés quotidiennement à plusieurs risques, dont l'incendie et le vol. D'ailleurs, il y a à peine quelques jours, un magasin spécialisé dans la vente de vêtements pour femmes, en plein centre de Blida (rue Abdellah), a été réduit à néant à cause d'un simple court-circuit. Les dégâts occasionnés suite à cet incident sont évalués à plus de 500 millions de centimes, avance-t-on. « Ce commerçant aurait pu récupérer au moins une partie de son argent s'il avait été assuré », regrette M. Boukri. Ce dernier affirme ne pas comprendre cette attitude, alors que plusieurs facilités ainsi que des remises sont accordées aux commerçants adhérents à l'union en question lorsqu'il s'agit d'assurer leur activité. Dans ce sens, un rabais de 50% est accordé à ces commerçants et ce, à la faveur d'une convention liant l'Union générale des commerçants et artisans algériens avec la Société algérienne d'assurance (SAA). Par ailleurs, M. Boukri soulignera que les vendeurs ambulants, qui squattent plusieurs ruelles de la ville des Roses, causent non seulement des préjudices financiers aux commerçants « légaux », mais gênent surtout le passage des secouristes de la Protection civile pour intervenir à temps lorsqu'un magasin prend feu ou lorsqu'une personne est victime d'un malaise. « A titre d'exemple, lors de l'incendie en question, les sapeurs-pompiers ont mis plus de 30 mn pour arriver sur les lieux et éteindre le feu, qui a commencé à se propager aux alentours du magasin. Leur passage n'était pas évident à cause de l'omniprésence du commerce informel sur la ruelle menant à la boutique ‘'carbonisée''. Heureusement que les dégâts sont uniquement matériels, sinon, l'on pouvait facilement s'attendre au pire », regrettera-t-il. Notre interlocuteur appréhende au demeurant que de pareils problèmes se reproduisent encore, surtout que le nombre de vendeurs ambulants ne cesse de s'accroître dans les différents marchés et ruelles de la ville des Roses. Cela fait rappeler le décès, il y a quelques années, d'une dame, habitant la rue d'Alger, à cause notamment du retard des agents de la Protection civile et ceux du Samu, qui étaient censés arriver à temps au domicile de la victime pour essayer de la sauver d'une fatalité qui aurait pu être évitée. Ce retard était causé par le nombre important de vendeurs ambulants qui encombraient les lieux. La régulation en défaut Après ce drame, le wali de Blida a donné une ferme instruction pour éliminer le commerce informel de cette rue… Un ordre qui a été certes pris au sérieux, mais qui attend d'être généralisé dans d'autres rues et quartiers de la wilaya de Blida, ce qui n'est pas encore le cas, en dépit de l'existence d'un arrêté établi dans ce sens. Pour un commerçant « légal », l'arrêté du wali de Blida concernant l'interdiction du commerce informel semble être mis aux oubliettes, puisque la réalité du terrain est tout autre. La création de marchés non sédentaires, appelés aussi marchés parisiens afin de donner la chance aux vendeurs ambulants d'exercer leur activité commerciale dans la légalité et pour mieux l'organiser, ne semble pas être pour demain. Les différentes promesses émanant des autorités locales quant à l'élimination du commerce informel semblent se limiter à un simple discours. « Nous avons adressé plusieurs requêtes au P/APC de Blida, afin de lui faire part des différents préjudices causés quotidiennement par l'anarchie que génère le commerce informel ; en vain. Cet élu ne daigne même pas nous recevoir, alors que toute sa municipalité est menacée par les dangers de ce genre de commerce », nous diront, révoltés, un groupe de commerçants. Pour ces protestataires, c'est carrément le « syndrome de la sourde oreille » qui caractérise les autorités locales, puisque les responsables locaux semblent préférer tourner le dos à des personnes qui dénoncent une situation des plus néfastes pour toute la collectivité.