Il a saisi cette occasion pour donner des orientations allant dans le sens d'une meilleure compréhension de la nouvelle approche relative au développement du secteur. « Le tourisme joue un rôle vital dans la croissance économique. Il est urgent de le rehausser au rang de secteur prioritaire qui contribuera au développement économique et au bien-être de la société », dira-t-il. Il a demandé aux opérateurs de ne pas avoir peur d'affronter la concurrence en jouant dans la cour des grands. L'Algérie n'a pas su, jusque-là, arracher une part du marché mondial du tourisme alors qu'elle occupe une place stratégique (proximité des pays émetteurs de touristes) et elle a des atouts à faire valoir au regard des potentialités existantes. « Pourquoi sommes-nous en retard ? » Le ministre reconnaît que jusqu'à une période récente, le tourisme était plus « un fardeau » qu'« un secteur porteur de richesses et de valeur ajoutée ». Mais il relève un autre facteur important : l'environnement et les mentalités qui freinent au lieu de susciter le dynamisme. « L'amélioration des prestations ne dépend pas uniquement des structures hôtelières et touristiques. L'environnement joue aussi un rôle important. La qualité de notre tourisme est tributaire de la qualité des services des autres secteurs. Toute insuffisance ou anomalie aura forcément des répercussions sur le touriste », précise-t-il. Ainsi, tout le monde est concerné par la relance : le secteur aérien et maritime (Air Algérie, ENTMV), les représentants diplomatiques à l'étranger, les agences de voyages et de tourisme, la police des frontières, la douane. Chacun de ces opérateurs doit quitter sa « chasse gardée » et apprendre à travailler ensemble, en commun, animé d'un esprit d'émulation. D'où l'intérêt de programmer ces rencontres régionales. Le ministre a affirmé en outre : « Il faut se concerter et coordonner les efforts avec tous les secteurs concernés et représentés au Comité national de facilitation des activités touristiques, créé à cet effet et qui renferme des représentants de chaque secteur. Il est important d'identifier les contraintes qui empêchent le secteur de prendre son élan et de les soumettre à ce comité dans le but de proposer des solutions adéquates au Conseil national du tourisme en sa qualité de coordinateur entre les secteurs et qui pourra être élargi dans le futur aux représentants locaux. » Le ministre a annoncé la création au niveau du ministère de commissions chargées de réviser la législation et l'organisation des activités touristiques. Il a profité de sa présence pour inspecter certains projets. L'aménagement de la plage Madagh 2, dont le lancement des travaux a débuté le 26 janvier 2005, est en bonne voie. Il a coûté 10 millions de dinars et vise à « assurer des lieux de détente et de loisirs, égailler la région en matière touristique et culturelle tout en sauvegardant la nature ». L'aménagement d'un port de plaisance et de quais ainsi que la réalisation de cases pêcheurs sont au programme. La station thermale Hammam Bouhadjar accueille 180 000 curistes par an. Une étude hydrogéologique multidisciplinaire a été lancée par le Craag sur sollicitation de la wilaya pour actualiser le bilan thermal, avoir des informations sur les débits et localisation des sources au nombre de 30, mais dont seulement 4 sont exploitées. Le taux d'avancement des travaux est estimé à 25 % et l'étude sera prête dans 4 mois. Une fois l'étude d'aménagement achevée, le terrain sera donné en concession dans le cadre de la réalisation de projets d'investissement dans le domaine thermal. Aïn Témouchent est une région à fort potentiel touristique. L'été dernier, 6 millions d'estivants sont venus y planter leur décor de vacances. Il a été enregistré 50 000 baigneurs par jour. Le nombre de plages est de 25 dont 17 autorisées à la baignade. Parmi les autres projets prioritaires, citons l'aménagement et l'équipement des deux plages Madagh et Ouardana et l'augmentation des capacités actuelles en nombre de lits, estimées, selon le directeur du tourisme, à 1400 lits exploités.