A coup de décibels, les fêtes de Kabylie sont rythmées par des soirées dansantes avec disc-jockey, loin des traditions d'antan. Les célèbres tubes de l'été sont omniprésents. Si jadis, les tambourins étaient les maîtres des lieux, aujourd'hui, tout a changé pratiquement de manière radicale. Les fêtes se succèdent, au point d'avoir, parfois, plus de trois mariages par jour dans un seul village. Elles sont célébrées par des « machines festives ». C'est le DJ, à longueur de la nuit, qui diffuse à forts décibels des chansons rythmées. Les CD de Mohamed Allaoua, ce jeune de 29 ans, accaparent la quasi-totalité de la fête. A l'exception de quelques chansons de Moumouh, Saïd Youcef, Mourad Guerbas et Oujrih. Allaoua, quant à lui, s'est imposé comme la coqueluche incontestable de la nouvelle génération. Les fêtes sont rythmées par les tubes de ce jeunot épatant qui a explosé, depuis les débuts de la décennie en cours. Il a, faut-il le rappeler, émergé avec sa chanson Avava Cheikh, une mélodie qui a fait connaître l'artiste, dans un premier temps, dans les milieux des supporters de la JSK puisque le texte se voulait un hommage au club kabyle. Dès lors, il commença à se frayer un chemin vers la notoriété. Il jouit d'une grande estime, notamment chez la classe juvénile partout en Kabylie et même ailleurs. Avec des musiques envoûtantes et des textes diversifiés, Allaoua a su conquérir un public qui l'adule et l'écoute régulièrement. Appelé communément le « King du non-stop », cet artiste n'a pas attendu des lustres pour s'affirmer sur la scène artistique étant donné que son premier coup d'essai s'est avéré un coup de maître. Depuis ses débuts, alors qu'il avait à peine vingt printemps, il multiplie succès sur succès, et ce, avant de damer carrément le pion à tous les autres chanteurs de fête, en Kabylie particulièrement. Lors de ses galas que ce soit à Tizi Ouzou, Béjaïa où bien à Bouira, voire même dans la capitale, cet enfant prodige d'Azeffoun fait souvent un tabac. Il y a deux semaines, il avait rempli le stade Oukil Ramdane de la ville des genêts à l'occasion d'un concert dans le cadre des activités du Festival panafricain. Sur scène, avec un talent magnifique, il berce le public comme il se montre très à l'aise dans ses productions. Il « chauffe » l'assistance grâce à ses gestes captivants et ses paroles attachantes. Il chante des sujets ayant trait essentiellement à l'amour et les problèmes qui entourent le quotidien de la jeunesse algérienne. Il a réussi, en un temps relativement cours, à imposer son produit en tête des ventes. Le secret de cette réussite réside, à coup sûr, dans le fait que l'artiste demeure continuellement perfectionniste et ambitieux jusqu'à faire parler de lui-même au-delà des frontières. D'ailleurs, juste après la sortie de son album Triciti en 2006, il s'est distingué lors d'une tournée dans les plus grandes villes de France où il a animé des galas à Paris, Lyon et Marseille. Il ne s'est pas arrêté à ce stade puisque il a également subjugué le public de la diaspora algérienne lors de son passage à la salle le Zénith de Paris. Natif d'Alger, mais très attaché à la région de ses parents, Azeffoun, en Kabylie, Mohamed Allaoua commença à fredonner ses premières mélodies en interprétant, a-t-il plusieurs fois répété, des chansons de Matoub Lounès et celles des autres artistes qui ont bercé son enfance. Dès l'âge précoce, ce jeune d'exception suivait des cours de musique andalouse et universelle à l'école El Moussilia à Alger. Aujourd'hui, Thamgharthiw, lhoubiw amezwarou ou encore Assed ghouri sont, entre autres, les textes qui font animer la saison estivale. Dans les disquaires, les restaurants, les plages et les fourgons de transport, les opus de Allaoua détrônent tous les autres artistes.