Hier, à l'ONU, lors de leurs interventions devant la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission), plusieurs pétitionnaires ont appelé à la mise en place d'un mécanisme de protection des droits de l'Homme au Sahara occidental. Ils ont dénoncé l'"occupation illégale" du Sahara occidental par le Maroc, les violations systématiques des droits de l'homme, et le fait que les "troupes d'occupation marocaines" répondent à l'"intifada pacifique sahraouie" par la "répression féroce" d'un peuple qui revendique la tenue d'un référendum lui permettant de décider de son propre destin. Miguel Castro Moreno, représentant des Associations espagnoles solidaires avec le Sahara occidental (CEAS-Sahara) a souligné le rôle de protection des droits de l'Homme qui "devrait être assumé par la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental" (MINURSO). M. Moreno a accusé la France de "soutien inconditionnel" au Maroc, comme en a témoigné, a-t-il rappelé, sa position, en avril dernier au Conseil de sécurité lorsqu'il s'est agi d'élargir le mandant de la MINURSO à la protection des droits de l'Homme des Sahraouis. Pour sa part, Mme Sara Mesa Flores, de l'Association d'amitié avec le peuple sahraoui de l'archipel des Canaries, a dénoncé le silence de la communauté internationale sur les souffrances des Sahraouis et le "manque d'action" des Nations unies. Sara Mesa Flores a elle aussi lancé un appel à la France pour qu'elle change sa position au Conseil de sécurité et permette à la MINURSO d'assumer un rôle de protection des droits de l'Homme au Sahara occidental. M. Glynn Torres-Spelliscy (Association of the Bar of the City of New York) s'est, quant à lui, inquiété de la situation "préoccupante" au Sahara occidental, et exprimé l'"espoir de voir le mandat de la MINURSO élargi à la question des droits de l'Homme". De même pour Mme Nieves Cubas Armas (Conseil général des avocats espagnols), qui a "dénoncé les violations répétées de ces droits commises (au Sahara occidental) par la puissance occupante (Maroc) et le fait que les observateurs internationaux ne puissent se rendre sur place". M. Gregorio Gonzalez Vega (Commission de solidarité et de coopération avec les peuples de la Fédération des municipalités des Canaries), qui a affirmé avoir été "témoin direct" de violations des droits de l'Homme perpétrées par le Maroc contre le peuple sahraoui, a déploré l'"absence de protection et l'indifférence de la communauté internationale, y compris de la MINURSO ». De son coté, M. Tim Kustusch (Organization for Statehood and Freedom), a appelé à "mettre un terme au blocage politique et faciliter l'autodétermination du peuple sahraoui", estimant que "les Nations unies manquaient du courage ou de l'autorité nécessaires pour imposer le référendum promis de longue date". «L'Espagne avait illégalement abandonné le Sahara occidental au Maroc qui, depuis, n'a cessé d'entraver le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui", regrette pour sa part M. Raul Ignacio Rodriguez Magdaleno (Observatoire asturien de droits Humains).