L'intervention de M. Fadel, député RND, lors d'une récente session de l'APN, serait-elle passée inaperçue ? Localement, du moins, elle semble n'avoir pas suscité le débat escompté, ni dans la sphère des élus locaux, ni dans le semblant de la société civile, qui, il est vrai, reste encore à inventer à Skikda. Néanmoins, force est de reconnaître que M. Fadel aura eu le mérite d'avoir posé, même sommairement, l'épineux problème du devenir de la ville de Skikda, en ces termes : « Devant la prolifération inquiétante du logement précaire, spécialement dans la ville de Skikda et dans d'autres villes de la wilaya, ce qui représente un véritable danger pour ceux qui occupent ces lieux, nous estimons qu'il serait préférable de lancer une étude complète. Cette dernière devrait, à notre sens permettre une authentique modernisation de la ville en veillant à préserver l'ancien aspect architectural qui constitue une véritable mémoire de la ville. » Par ailleurs, et sur la même lancée, le député s'est aussi permis une halte pour évoquer la nécessité d'enclencher déjà les prémices d'une nouvelle ville. « Il est temps de penser à l'édification d'une nouvelle ville en la dotant réellement de toutes les commodités d'usage ; l'espace actuel de la ville ne lui permet plus de nouvelles aspirations quant à une éventuelle extension, et le manque de foncier urbain fait considérablement défaut sans parler du relief des plus difficiles qui caractérise la structure de l'actuelle Skikda », a-t-il ajouté. Poursuivant son argumentaire, le député a évoqué, et courageusement, le souci de santé publique qui caractérise la ville en déclarant : « La pollution de l'atmosphère locale occasionnée par les émanations de gaz toxiques de la plateforme pétrochimique nuit considérablement à la santé de nos concitoyens. » Cette intervention, qui localement n'a pas vraiment secoué le cocotier des élus locaux, encore moins celui des autorités locales, semble avoir amené le ministère de l'Habitat à de meilleurs sentiments par rapport à Skikda puisqu'on apprendra, plus tard, qu'une enveloppe assez conséquente a été attribuée pour engager une étude de réhabilitation et de rénovation du vieux bâti. C'est déjà un acquis pour une ville qui s'effrite à vue d'œil et qui en plus n'arrive pas à construire de nouveaux logements. Pour la nouvelle ville, selon M. Fadel, la réflexion reste ouverte et il appartiendra aux bureaux d'étude spécialisés d'opter pour le lieu adéquat devant abriter celle-ci. Il reste juste à valoriser cette idée à condition de ne pas refaire les mêmes erreurs que celles qui minent, à nos jours, la nouvelle ville des Platanes, s'étant transformée au fil du temps et des carences en une immense cité-dortoir.