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Le système d'évaluation remis en cause
Publié dans El Watan le 27 - 10 - 2010

Ils remettent en cause les résultats des délibérations finales de l'année 2009-2010, estimant que les notes attribuées sont arbitraires. Les étudiants des quatre filières de la faculté des sciences exactes de l'université Houari Boumediène ainsi que ceux du département d'interprétariat de la faculté d'Alger ne décolèrent pas. Recalés, ils revendiquent une deuxième session de rattrapage. Mais après l'échec des négociations avec l'administration, la grève reste leur ultime recours. Depuis une semaine, les étudiants de l'institut d'interprétariat réclament qu'une session spéciale et un deuxième examen de rattrapage pour les étudiants ayant 6,99/20 de moyenne et un examen spécial pour ceux ayant moins de 8,99/20 de moyenne. Un fait inédit dans les annales de l'université algérienne.
Les voies de recours étant bien évidemment épuisées avec les examens de rattrapage. Mais que veulent alors les étudiants et pourquoi s'y prennent-ils de la sorte ? Selon les protestataires, c'est carrément le système d'évaluation qui est en cause : «La moyenne de rachat est fixée à 9,50. Moi, j'ai 9,49. J'ai demandé à ce qu'on revoie la note d'un module, mais l'enseignante concernée a refusé sous prétexte que la loi interdit le retrait des copies d'examen après les avoir déposées à l'administration», témoigne un étudiant gréviste, inquiet de son sort et de l'avenir du département d'interprétariat. «Notre département fait partie de l'université d'Alger II, mais on continue à étudier à l'université d'Alger I. L'année universitaire a commencé. Les salles vont bientôt être occupées par les étudiants des autres filières. Nos responsables n'ont pas encore décidé de notre sort», a-t-il considéré. Soutenus par l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA) et l'Union nationale des étudiants algériens (UNEA), les grévistes ont décidé de suspendre les études jusqu'à l'obtention d'une réponse convaincante.
«On nous demande de changer les PV»
Même son de cloche du côté de l'université de Bab Ezzouar. Les étudiants de la dernière promotion d'ingénieurs demandent la révision de leurs copies ou un deuxième rattrapage. «On a demandé qu'on revoit nos copies d'examen. Tous les recours ont été défavorables. Alors on a exigé un deuxième rattrapage», déclare Adam, représentant des étudiants en grève à l'USTHB, contacté hier par téléphone. Selon Amar Boudela, conseiller du recteur de l'USTHB, «toutes les demandes ayant trait aux recours ont été étudiées et elles sont défavorables». C'est la raison pour laquelle les étudiants ayant 7/20 demandent «l'admission d'office en 4e», explique ce responsable. La demande est-elle envisageable ? Du point de vue du conseiller du recteur, cette requête est inconcevable. Car racheter à 7/20, cela veut dire ajouter 60 points à la moyenne de l'étudiant. «On nous demande de modifier les P-V. Mais c'est le jury qui décide de la décision du rachat et non l'administration», a expliqué M. Boudela. D'après les témoignages de certains étudiants rencontrés, les départements d'informatique et de biologie, notamment, ont racheté à 7/20. Ce qui a suscité la colère des étudiants du département d'électronique.

Ouverture d'une enquête
En grève depuis trois semaines, ces étudiants ne comptent pas revenir sur leurs réclamations. Leur représentant interpelle le ministère de tutelle afin d'ouvrir une enquête sur les notes attribuées durant l'année 2009-2010.
Mais du côté de l'administration, les plannings sont déjà affichés. «Nous allons commencer à prendre en considération les absences. Trois absences non justifiées et l'étudiant se retrouve dehors», menace le conseiller du recteur. Selon ce dernier, le problème concerne 33 étudiants inscrits en électronique et 27 autres en électrotechnique.
Néanmoins, le représentant des grévistes parle d'une quarantaine d'étudiants pour chaque spécialité : électronique, électrotechnique, géophysique et génie civil. Questionné sur le système d'évaluation qui a suscité le mécontentement des étudiants, M. Boudela affirme que ce système «ne date pas d'aujourd'hui. Ce sont des milliers d'étudiants qui l'ont subi. Selon ses dires, les étudiants qui le contestent, sont ceux qui sont en échec.
Et le bac le plus récent date de 2007. Pis encore, il y a même des étudiants dont le bac remonte à 1999. En dépit de ce retard, «l'université s'engage à leur donner la possibilité de refaire la 3e année». Cette déclaration témoigne de la non-application de la réglementation en vigueur. Quelles sont les raisons ayant empêché l'application de la loi sur les étudiants cumulant un retard : ceux ayant le bac 1999 ?
Notre interlocuteur explique cette situation par la tolérance des responsables vis-à-vis de ces étudiants. «De temps en temps, on pense être tolérants. Mais en fin de compte, on subit les conséquences», a-t-il justifié. Mais la tolérance est-elle un critère permettant la bonne gestion de l'activité intellectuelle ?


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