Le président du Congrès mondial amazigh (CMA) et six autres membres de cette ONG ont été interpellés, hier, puis conduits au commissariat central. Ils ont été arrêtés à l'issue d'un point de presse animé à Tizi Ouzou. Ils ont subi plus de six heures d'interrogatoire avant d'être relâchés. Le Libyen, les deux Marocains et le représentant des îles Canaries, quant à eux, ont été expulsés vers leurs pays respectifs. « Nous dénonçons ces agissements illégaux de la police », a souligné Hocine Azem, vice-président du CMA. Par ailleurs, lors de la réunion du conseil fédéral qui s'est tenue à Tigzirt, l'on a remarqué la présence de Ahmed Yahmed, émissaire personnel du président de la fondation Kadhafi pour le développement et les droits de l'homme, une structure que préside Saïf El Islam Kadhafi, le fils du président libyen. « Je suis venu, aujourd'hui, pour remettre une invitation officielle du président de notre fondation, Saïf El Islam Kadhafi, au président du CMA pour venir participer à la réunion annuelle de l'organisation de la jeunesse libyenne. Notre objectif est d'engager un dialogue culturel avec le CMA. Nous voulons aboutir à des objectifs de justice sociale », a déclaré M. Yahmed, représentant de Saïf El Islam Kadhafi. Pour sa part, Belkacem Lounes, président du CMA, a estimé qu'il s'agit là d'une opportunité à saisir. Car, selon lui, le fils de Kadhafi, « qui représente une force politique en Libye, affiche une volonté de réformiste. Il nous tend la main pour réaliser un plan d'action », a-t-il dit, hier, au cours d'un point de presse animé à Tizi Ouzou. « On n'a pas le droit de refuser une main tendue. C'est pour cela que le conseil fédéral, l'instance législative du CMA, a mandaté le président et quelques membres du bureau pour se rendre en Libye au plus tard la fin du mois en cours », a-t-il souligné avant de rappeler qu'une délégation du CMA avait été reçue en 2005 par le président libyen qui s'est montré, au début, « favorable à reconnaître le peuple amazigh. Mais quelques mois plus tard, on a cessé le contact avec lui étant donné que les engagements n'ont pas été suivis d'effet », a-t-il expliqué. Par ailleurs, pour le représentant du CMA en Libye, M'hamed Hamrani, la visite du CMA dans son pays est une protection pour les Imazighen qui sentent, a-t-il dit, qu'« il existe une force derrière eux qui peut parler de leurs droits ». Enfin, notons que les résolutions de la réunion du conseil fédéral de cette ONG s'articulent essentiellement autour de « l'exigence de respect du droit des Imazighen à leur terre et à leurs ressources naturelles conformément au droit international ».