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«La diaspora marocaine transfère annuellement 4 milliards de dollars vers son pays»
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2010

– Vous avez participé au symposium international «Quelle migration pour quel développement en Afrique» où vous avez présenté l'expérience de votre fondation et le transfert de fonds de la diaspora marocaine établie en Hollande à son pays d'origine. Comment s'organise justement cette opération ?
La Hollande constitue un des principaux pays de résidence pour la diaspora marocaine en Europe. Parmi les 349 000 Marocains résidant en Hollande, le nombre de personnes de la deuxième génération a déjà dépassé la première. C'est celle-ci qui intéresse notre ONG qui est la plateforme pour toute initiative de développement vers le Maroc tout en ciblant les jeunes Marocains.
En plus des traditionnels envois de fonds qui sont essentiellement destiné à la famille restée au pays, la deuxième génération développe d'autres modes de solidarité en investissant de l'argent, du temps et des connaissances spécifiques. Hormis notre intérêt pour des activités à accroître le potentiel des transferts de fonds, on voit notre rôle surtout dans la sensibilisation des jeunes Marocains qui ont un intérêt à contribuer aux projets de développement au Maroc. Nous avons par exemple un fonds de financement qui permet aux particuliers et aux associations de migrants marocains d'obtenir une subvention pour réaliser un projet de développement à petite échelle au Maroc. Ils y investissent avec leur propre argent et leur savoir-faire, notre subvention n'étant qu'un moyen financier supplémentaire. On organise des rencontres pour qu'ils échangent leurs expériences et encouragent d'autres personnes pour monter des projets.
– Quelle est l'importance de l'aide de la diaspora marocaine basée en Hollande et dans le monde à son pays d'origine ? Elle s'élève à combien annuellement ?
En termes de chiffres, les estimations des transferts de fonds de la diaspora marocaine en Hollande s'élève entre 93 et 132 millions d'euros.
A l'échelle mondiale, le montant de ces transferts pour l'ensemble des migrants marocains se chiffre à environ 4 milliards de dollars. Ces transferts constituent environ 10% du PIB et sont essentiellement transféré dans trois régions au Maroc : le Rif, la région de Sous près de Agadir et le Haut Atlas.
Ces envois de fonds permettent de soulager les problèmes de pauvreté les plus aigus dans les familles et donnent à celles-ci une petite bouffée d'oxygène. Selon une enquête de la Banque africaine de développement (BAD) sur 400 ménages au Maroc, la majorité des récepteurs est un groupe vulnérable, dont 34% ne sont pas employés et presque 20% sont étudiants.
Les transferts couvrent environ 50% du revenu total des ménages qui reçoivent ces transferts. Néanmoins, les opinions sont partagées quant à leur impact à l'echelle macro-économique. Dans une étude quantitative récente que nous avons menée sur les transferts de fonds, on démontre que même si le flux total des transferts de fonds au Maroc est relativement large, il n'encourage pas pour autant la croissance comme on peut l'attendre. Un doublement de la part du PIB des transferts mènerait à une croissance de revenu par capital de 0,2%. Les transferts ne sont donc pas la clé à la croissance et ne sont pas la réponse finale à la réduction de la pauvreté au Maroc. Etant donné que les transferts influencent la croissance par des canaux indirects, tels que les investissements, le défi est d'exploiter le potentiel de ces transferts à travers ces canaux.
– Comment le gouvernement marocain accompagne-t-il l'aide de sa diaspora ?
Le gouvernement marocain s'intéresse déjà depuis plusieurs années à sa diaspora. Cela se manifeste à travers la création de différentes structures pour la «gestion de la migration».
Déjà en 1990, un ministère des Marocains résidant à l'étranger (MRE) a été créé. La fondation Hassan II, créée dans la même année, informe et soutient des migrants pour investir dans leurs pays d'origine. En plus, la fondation Mohammed V se charge des migrants de retour pendant les vacances d'été. Ces institutions s'inscrivent dans une politique active d'encourager les migrants marocains à s'impliquer dans le développement culturel, social et économique du pays. Cela peut parmi d'autres raisons expliquer l'accroissement des transferts de fonds depuis 2002. Un phénomène plus récent est l'intérêt particulier à attirer des MRE experts avec l'objectif de les impliquer dans le processus de développement. Ceci non seulement du côté du gouvernement marocain, mais aussi du côté des pays de destination, comme la Hollande où plusieurs organisations exécutent des projets de la mobilisation de la diaspora. Nous-mêmes sommes dans une phase de construction de partenariat néerlando-marocain pour un projet de migration circulaire où 60 Marocains experts mettent leur expertise à l'œuvre dans des structures non profit au Maroc. Ce que nous faisons déjà c'est un consulting pour des étudiants en cycle supérieur de faire des stages au Maroc.
– Est-ce que l'opération se limite seulement au transfert de fonds ou se décline-t-elle sous d'autres formes ?
Les transferts de fonds n'étant qu'une seule forme de la solidarité de la diaspora marocaine, nos activités se concentrent sur la mobilisation de la diaspora marocaine à s'impliquer dans le développement social, culturel et économique du pays.
Surtout les dernières années, on observe une évolution sensible d'autres modes de solidarités. Lorsque les jeunes générations visitent le Maroc pendant leurs vacances d'été, elles découvrent souvent une réalité bien différente et beaucoup plus dure que celle qu'elles connaissent en Hollande. L'inégalité, le retard du développement, la position de la femme ou encore la situation des handicapés les interpelle à agir.
Notre organisation leur fournit une plateforme par laquelle ils mettent sur pied des projets de développement. Nous menons également un travail de recueillement de fonds divers et constituons un maillon important entre des donateurs et des organisations caritatives au Maroc. Grâce à nos donateurs, majoritairement des jeunes Marocains âgés entre 16 et 35 ans, nous avons pu financer 12 projets de développement au Maroc.
Les partenariats avec des bailleurs de fonds nationaux sont également importants qui permettent de monter des programmes de plus grande envergure. Par exemple notre programme Matra, financé par le gouvernement hollandais dont Marokko Fonds, est responsable pour un trajet de formation en renforcement des capacités des associations des sourds et malentendants au Maroc.
Nous l'exécutons avec une association marocaine AMES (Association marocaine pour enfants sourds du Maroc), une organisation hollandaise spécialisée dans le domaine de la scolarisation des sourds et l'accompagnement au travail où un employé marocain investit son savoir-faire dans ce programme.
Du contact interculturel émerge des nouvelles idées et des développements. L'histoire de la Hollande en est une parfaite illustration : déjà au XVIIe siècle, l'Age d'Or hollandais, la croissance économique phénoménale et la floraison culturelle était attribué à la migration accrue de cette époque.
Malheureusement, nous assistons actuellement à une mouvance politique qui défavorise la migration. Là où on devrait activer sur une politique active de migration circulaire et une politique qui attire des migrants pour renforcer notre économie, une politique de «migration de retour permanent» a été proliféré par un parti politique hollandais qui est sorti grand gagnant lors des dernières élections législatives.


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