Dans sa conférence de presse à la Maison-Blanche que Barack Obama a animée au lendemain des élections législatives où le parti démocrate a perdu le contrôle de la Chambre des représentants tout en gardant une courte majorité au Sénat, le président américain a laissé entendre qu'il allait pratiquement abandonner son projet de loi sur l'énergie qui prévoit des incitations économiques pour réduire les émissions de carbone et la réduction de la dépendance de l'étranger en matières d'hydrocarbures : «Je vais rechercher d'autres moyens pour résoudre ce problème», a-t-il déclaré. C'est que parmi les grands chantiers restants de son mandat, le président américain souhaitait réformer la politique énergétique en favorisant les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, mais avec une Chambre de représentants dominée par les Républicains qui favorisent le pétrole, le gaz et le charbon. Ce projet est quasiment enterré. Barack Obama pourrait brandir cette arme face à une Chambre des représentants où l'opposition républicaine a obtenu la majorité mardi à la faveur des élections législatives de mi-mandat. La simple menace d'un recours au veto peut parfois suffire à faire réfléchir les parlementaires avant un vote. Dans sa conférence de presse, Barack Obama a également déclaré que les résultats des élections législatives de mi-mandat témoignaient de la frustration des Américains à l'égard de la lenteur du rythme de la reprise économique et de l'emploi : «Ils veulent que l'emploi revienne plus vite, ils veulent plus de pouvoir d'achat, et ils veulent que leurs enfants aient les mêmes possibilités que celles qu'ils ont eues.» Soulignant qu'il était tout à fait disposé à s'asseoir aux côtés des représentants des deux partis pour aller de l'avant, le président américain a considéré que les Démocrates et les Républicains devaient maintenant trouver un terrain d'entente de manière à régler les problèmes qui se posent aux Etats-Unis. «Ces élections signifient pour moi qu'il faut que je fasse un meilleur travail, comme chacun à Washington», a-t-il affirmé. Selon les commentateurs politiques, l'appel d'Obama à un compromis avec les Républicains prouve son habileté politique en gardant à l'esprit les prochaines élections présidentielles de 2012. En conviant les Républicains à collaborer avec lui, la Maison-Blanche, en prenant les électeurs américains à témoin, mise sur le fait que s'ils refusaient de coopérer pour faire sortir le pays de la crise, ils en paieront le prix en 2012. Mais si le parti républicain acceptait de se mettre à table avec les Démocrates pour coopérer et que les conditions économiques et sociales ne s'amélioreraient pas aux yeux des Américains d'ici les prochaines élections présidentielles, le président américain n'en porterait, alors, pas seul la responsabilité.