Certains articles de la loi de finances complémentaire pour l'année 2009, adoptée en conseil des ministres, ne cessent de faire des vagues. Les industriels et les producteurs algériens, réunis sous la casquette de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), se sont insurgés pour dénoncer particulièrement l'article 69 de ladite loi. Cet article, portant sur une nouvelle réglementation concernant le mode de paiement des importations en matières premières, « pénalise lourdement les opérateurs économiques algériens et enrichit les fournisseurs étrangers », écrit la CIPA dans un communiqué diffusé hier. L'Exécutif de M. Ouyahia, lui, fait croire que les dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 tendent à protéger la production et l'économie nationales. Les industriels et les producteurs algériens n'ont pas lésiné sur les propos pour descendre en flammes le gouvernement, y voyant « un coup de grâce asséné à l'outil de production nationale ». Visiblement désabusés et courroucés, les industriels et les producteurs algériens estiment que la décision comprise dans l'article 69, suivie d'une circulaire de l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF), a piégé de nombreux opérateurs économiques. Ceux-ci « étaient en attente de faire sortir du port et des bateaux en rade les équipements de production et la matière première importés ». Les patrons de la CIPA mettent en cause les clauses du Pacte national économique et social, signé en septembre 2006, qui cherchaient à asseoir un dialogue social entre les pouvoirs publics, le patronat et l'UGTA. « Les patrons s'interrogent encore sur l'utilité et les objectifs du pacte économique et social dont ils sont signataires, ils se refusent à faire de la figuration », lit-on dans le communiqué de la CIPA, signé par son président, Mehenni Abdelaziz. Poignardés dans le dos après avoir approuvé le pacte en question pendant l'ère Belkhadem, le patronat se rebiffe après trois années pour dénoncer le comportement « unilatéral » du gouvernement Ouyahia. Il (le patronat) estime aussi « indéniable » que le paiement des importations de la matière première « qui devra s'effectuer obligatoirement au moyen de crédit documentaire, va permettre à la trésorerie des entreprises d'embrasser la faillite et mettre la clé sous le paillasson ». Les opérateurs estiment enfin que les conséquences sur le plan économique « sont comparables à un tsunami rasant toute liberté d'investir et initiative de création d'emplois ».