Selon l'AIE, la demande mondiale sera portée en grande partie par la Chine.Cette estimation a eu un effet direct sur le marché et les prix du pétrole ont pris un demi-dollar dans les échanges. L'AIE estime aussi que le prix du pétrole serait de 113 dollars en 2035. A l'ouverture du marché, hier, le brent s'échangeait à Londres à 88,86 dollars le baril, tandis que le WTI à New York était à 87,51 dollars. En une semaine seulement, les cours du pétrole ont gagné plus de 5 dollars à Londres et 6 dollars à New York. Vendredi à la clôture, le cours du brent était à 88,11 dollars contre 82,53 dollars une semaine auparavant. A New York, le light sweet crude était à 86,85 dollars contre 80,85 dollars. Les cours ont bénéficié de l'annonce par le Réserve fédérale américaine (FED) d'injecter 600 milliards de dollars pour soutenir l'économie américaine et de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire. La Réserve fédérale a décidé d'achats d'emprunts d'Etat pour 600 milliards de dollars qui seront mis sur le marché pour stimuler le crédit aux entreprises et aux consommateurs.C'est la deuxième opération depuis celle opérée durant la crise, en 2008. De plus, la FED s'est engagée à maintenir les taux d'intérêt à un niveau très bas, entre 0 et 0,25%. Ces mesures devraient stimuler la consommation et la croissance. Une bonne nouvelle pour la demande en pétrole, dont les cours devraient être consolidés.De meilleurs chiffres de l'emploi aux Etats-Unis ont aussi soutenu les cours. Selon le rapport du département américain du Travail, les Etats-Unis ont créé, au mois d'octobre, 151 000 emplois de plus.Mais le taux de chômage reste tout de même important à 9,6%. C'est la première hausse depuis le mois de mai, avec une création de 159 000 emplois dans le secteur privé contre une suppression de 8000 emplois dans la Fonction publique. Le groupe financier JP Morgan Chase & Co a revu à la hausse ses prévisions des prix du pétrole brut pour 2011 à 89,75 dollars le baril contre 82,50 dollars auparavant. JP Morgan et la Bank of America Merrill Lynch ont même estimé que le prix du baril de pétrole pourrait grimper à 100 dollars et plus l'année prochaine. Ces estimations ne sont pas étrangères aux déclarations faites par deux ministres du Pétrole de pays membres de l'OPEP. Le ministre saoudien, Ali Al Naïmi, avait déclaré la semaine passée qu'un baril entre 70 et 90 dollars était satisfaisant pour les producteurs comme pour les consommateurs, relevant ainsi la cible de 75 dollars qu'il évoquait avant. De son côté, le ministre libyen, Choukri Ghanem, a indiqué qu'il aimerait voir un baril à 100 dollars. Le niveau préconisé par les ministres de l'OPEP est lié à la baisse du dollar, une monnaie dans laquelle se font les transactions du marché pétrolier. De plus, cette baisse du dollar risque de durer sur le plan conjoncturel avec les mesures prises par la Réserve fédérale. Sur un autre plan, l'OPEP a revu à la hausse la demande de brut pour 2015 à 91 millions de barils par jour. Dans un rapport publié jeudi, l'OPEP a augmenté ses prévisions de 800 000 barils par jour sur la demande pour 2015. Pour 2010, la demande est estimée à 85,5 millions de barils par jour, sans changement par rapport à l'estimation contenue dans le rapport du mois d'octobre.