Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a qualifié, hier, de « provocation » le déroulement en Iran du procès de personnes ayant pris part aux manifestations post-électorales, après s'être entretenu avec son homologue français Bernard Kouchner. M. Miliband a indiqué avoir évoqué avec M. Kouchner et le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, dont le pays préside l'Union européenne, la situation de la Française Clotilde Reiss et d'un employé local de l'ambassade britannique à Téhéran, Hossein Rassam, jugés, hier, avec d'autres manifestants en Iran. « Nous avons réaffirmé notre solidarité face à cette dernière provocation iranienne », a déclaré M. Miliband, dans un communiqué. « Je suis profondément préoccupé par les accusations injustifiées lancées aujourd'hui à l'encontre d'Hossein Rassam à Téhéran », a ajouté M. Miliband. « Hossein est un membre de notre personnel à l'ambassade qui fait son devoir. » « L'action iranienne à son encontre, et celles à l'égard de Clothilde Reiss et d'un membre du personnel de l'ambassade française à Téhéran ne font que porter un discrédit supplémentaire sur le régime iranien », a-t-il poursuivi. L'UE organise la riposte L'ambassadeur britannique à Téhéran a soulevé les objections de Londres auprès du vice-ministre iranien des Affaires étrangères, et le directeur politique du Foreign Office s'est entretenu avec l'ambassadeur iranien à Londres, a précisé M. Miliband. Clotilde Reiss, une Française de 24 ans qui était lectrice de français en Iran, et a été arrêtée le 1er juillet, a – selon l'agence iranienne Irna – reconnu pendant l'audience avoir participé aux manifestations et remis un rapport à la représentation française. Hossein Rassam, qui avait été arrêté puis libéré sous caution avec huit autres employés locaux de l'ambassade britannique à Téhéran, a été lui accusé d'« espionnage », selon Irna. Londres avait plus tôt jugé « complètement inacceptable » sa présence sur le banc des accusés. M. Rassam a affirmé, hier, que l'ambassade avait demandé à son personnel local d'être présent aux « émeutes » aux côtés de deux diplomates britanniques, expulsés en juin, selon Irna. Clothilde Reiss et Hossein Rassam sont poursuivis devant le Tribunal révolutionnaire pour leur participation aux manifestations qui avaient suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin. Le procureur a accusé Londres et Washington d'avoir joué un rôle dans les « émeutes », les plus graves de l'histoire de la République islamique, au cours desquelles 30 personnes ont péri, selon le bilan officiel. Le procès de l'étudiante française et des deux employés des ambassades de France et de Grande-Bretagne est un acte contre l'ensemble de l'Union européenne et sera « traité en conséquence », a, quant à elle, déclaré, hier, la présidence suédoise de l'UE.