Les ménages algériens devraient bientôt entonner une affligeante complainte de portefeuilles vides. La loi de finances complémentaire a institué une taxe sur les recharges téléphoniques des opérateurs de la téléphonie mobile incluant Flexy, Storm et Arselli. La taxe a été appliquée jeudi dernier et comme à l'accoutumée, c'est le client qui paye. « En achetant une carte téléphonique de 200 DA, j'ai été surpris de devoir payer 20 DA de plus », nous dit un client de Mobilis. L'opérateur public a pourtant décidé de ne pas répercuter la taxe sur ses clients jusqu'à ce que l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) fournisse des explications. « Pour nous, l'application de la taxe sur le client n'a pas été lancée. Nous vendons les cartes téléphoniques au prix habituel en attendant d'avoir des éclaircissements de la part de l'ARPT. Nous voulons d'abord savoir si ces taxes doivent être majorées au prix des cartes téléphoniques ou si c'est à l'entreprise d'en supporter la charge », nous explique Mohamed Salah Daâs, responsable de la communication à Mobilis. Les tarifs réclamés aux clients d'Arselli ne seraient que pure invention des vendeurs. « Ce que font les points de vente est un acte répréhensible. Ils doivent assumer l'entière responsabilité », précise M. Dâas. Selon le texte de loi publié sur le Journal officiel, la nouvelle taxe devrait être réglée mensuellement par les opérateurs de téléphonie mobile quel que soit le mode de rechargement. Le gouvernement a également introduit une taxe supplémentaire aux opérateurs de téléphonie mobile fixée à 0,5% sur le chiffre d'affaires, qui devra être versée au profit du Fonds national pour la promotion et le développement des arts et des lettres. Le responsable de la communication de Mobilis dit, à ce propos, que cette mesure entre dans le cadre de la stratégie de l'opérateur téléphonique. « Cela fait partie de notre charte sponsorique. Nous avons toujours eu un budget spécifique pour les activités culturelles, notamment le Fennec d'or, le Microphone d'or et les festivals de grande envergure, donc cette taxe va dans le sens de notre stratégie de sponsoring, et ne va pas nous pénaliser », a-t-il expliqué. Toutes nos tentatives de joindre les représentants de Djezzy et de Nedjma sont restées vaines. Il semble que les deux opérateurs ont déjà appliqué les taxes sur les prix des recharges. En tout état de cause, l'Etat devra engranger des sommes importantes grâce à ces dispositions, d'autant qu'il n'existait pas auparavant des taxes spécifiques aux rechargements téléphoniques.