L'affichage de la liste de bénéficiaires de logements à Tazmalt suscite beaucoup de colère chez les non retenus. Hier, ils sont revenus à la charge, ont tenté de fermer la RN 26 à la circulation, avant d'être dissuadés par les autorités locales. Les discussions entamées sur le sujet n'auront finalement servis qu'à reporter la manifestation puisque les protestataires se promettent de bloquer la circulation aujourd'hui jusqu'à la venue du wali. Dès l'affichage de la liste des pré-bénéficiaires de logements avant-hier, la Daïra a été investie par les mécontents, qui avaient visiblement gros sur le cœur. 209 logements ont été attribués, dont 127 pour les plus de 35 ans et 82 pour les moins de 35 ans. Comme toutes les autres distributions, celle-ci a ses contestataires qui se sont dirigés dès les premières heures de la journée vers la Daïra pour dénoncer de vive voix cette liste qui contiendrait « 70 % de non méritants ». Durant toute la matinée, ils ont tenu réunion avec le chef de Daïra. Ce dernier a du consentir des trésors de patience pour écouter et tenter d'expliquer et de défendre la liste, tout en leur montrant les voies légales de recours. On a assisté à des pleurs et des crises de nerfs de nombreux de ceux qui ont longtemps espéré accéder à un logement, et qui, surtout, disent ne plus pouvoir tenir. La condamnation du travail de la commission chargée des enquêtes sur le terrain revient comme un leitmotiv. Et ce n'est pas la première fois. Pratiquement à chaque distribution, celle-ci se retrouve dans le collimateur des contestataires. Son travail se trouve être la base sur laquelle se fait la distribution. Et à chaque fois des centaines de recours sont adressés à la wilaya. « On nous a jamais répondu. Ça ne sert à rien ces recours », clament fort de nombreux présents, qui ne croient plus à cette voie de rattrapage. Bien qu'à chaque fois, il soit procédé à de petits rectificatifs pour les cas dont la wilaya juge le recours fondé. Les contestataires remettent également en cause les formes préconisées pour la présentation des fameux recours (que beaucoup assimilent à de la délation, puisque il s'agit de faire un courrier contre un ou plusieurs bénéficiaires). Ils ont donc décidé de faire un recours collectif (signé déjà par une centaine de citoyens) et adressé au chef de la Daira, au Wali, au Ministère de l'Habitat, au ministère de l'Intérieur ainsi qu'au parquet. Les contestataires exigent le gel de la liste, l'installation d'une nouvelle commission, et la venue du wali. Convaincus de leur bon droit et du fait que cette distribution est entachée d'irrégularités, ils ont décidé par ailleurs de déposer officiellement plainte contre la commission de Daïra.