Compagnon de longue date de Tahar Ben Mhidi, qui est tombé à l'âge de 24 ans les armes à la main, dans la wilaya II, un mois avant son grand-frère Larbi, le défunt moudjahid, si Abdelkrim, leur beau-frère, est né le 23 février 1931 à Biskra. Il étudia à l'école des Allées puis au collège Lavigerie dans cette même ville, avant d'obtenir son bac au lycée Albertini de Sétif. Jeune militant du Parti du peuple algérien (PPA), formé comme Ben Mhidi par des aînés de la trempe de Mohammed Assami, le grand armurier de la Révolution, et par l'insaisissable Mohamed Boudiaf, fondateur du CRUA et responsable de l'Organisation spéciale (OS), le futur commandant de l'ALN a «trahi» son père qui voulait faire de lui un pharmacien. Il a abandonné de prometteuses études à l'université d'Alger, lors de la grève des étudiants du 19 mai 1956, pour rejoindre le maquis dans l'Oranie. Jeune lieutenant de la wilaya V, Si El Ghouti sera chargé par Abdelhafid Boussouf de jeter les bases du corps des transmissions de l'ALN. En 1959, il rejoint le ministère de l'Armement et des liaisons générales (MALG) du GPRA à Tunis et demeurera le commandant de la base nationale de la documentation et de la recherche, dite «Base Didouche» jusqu'à l'Indépendance et dont il fera rapatrier toutes les archives, escorté par une centaine de moudjahidine. Très pragmatique A. Hassani, cet homme affable et exubérant, choisit contre toute attente le groupe de Oujda. Son seul voeu au lendemain de l'Indépendance, dira un de ses proches, était de pouvoir retourner à Ourlal, dans les Ziban, pour cultiver la palmeraie familiale. Cependant, après avoir demandé et obtenu sa démobilisation de l'ALN, le système mis en place en 1962 par Boumediène ne voulait aucunement voir le « gardien » de la mémoire secrète du MALG s'égayer dans la nature, d'autant que dans les Ziban, le colonel Chabani, patron incontestable de la wilaya VI historique (qui a permis en défaisant la wilaya IV à l'armée des frontières de défiler triomphalement à Alger), amadoué depuis peu par Ben Bella, traînait les pieds pour se mettre au «garde-à-vous», devant le vice-président et ministre de la Défense. Après un bref passage comme chef de cabinet du ministère de l'Intérieur que dirigeait à l'époque Ahmed Medeghri, Si Abdelkrim Hassani entre au comité central du FLN. A ce grand commis de l'Etat, le Pouvoir révolutionnaire confiera la direction de plusieurs institutions de la République, notamment, la fonction publique, l'entreprise nationale des systèmes informatiques (ENSI)…