Lors de son discours inaugural de la session nationale ordinaire du conseil consultatif (madjlis echoura) du parti, tenu dans la mi-journée d'hier à l'hôtel Soummam de la ville de Boumerdès, le président du MSP, Bouguerra Soltani, a minimisé l'ampleur du mouvement de dissidence au sein de sa formation politique. En effet, le leader du MSP a d'emblée remercié ledit conseil pour sa grande contribution à la bonne gestion de la crise. « Les 4 décisions prises par cet organe suprême (madjlis echoura) entre deux congrès ont fermé les portes devant les tentatives de déstabilisation du parti et l'ont protégé des pressions extérieures », a-t-il déclaré. Il a tout de même mis en garde ceux qui refusent de les appliquer car « ils seront déclarés dissidents et aucune justification ne sera acceptée de leur part », a-t-il précisé. Cependant, Bouguerra Soltani a affirmé que les portes restent ouvertes aux séditieux. « Ceux qui veulent réintégrer le parti sont les bienvenus. Toutefois, les dissidents qui avaient fait des déclarations sous la casquette du parti désirant revenir doivent soumettre leurs recours à la commission de discipline. Cette dernière est la seule habilitée à se prononcer sur leur réintégration », a-t-il souligné en réponse à une question d'un confrère en marge de son laïus. Il a démenti également le chiffre avancé par le clan Menasra, selon lequel, « les dissidents représenteraient 60% des militants », affirmant qu' « il est de 2,7%, selon le dernier rapport des instances exécutives régionales du parti, élaboré il y a de cela trois mois ». « Le rapport des bureaux exécutifs des 48 wilayas qui sera prêt dans les deux jours à venir va confirmer que ce pourcentage est de moins de 3% », a-t-il souligné. En abordant les questions qui font l'actualité nationale ces derniers jours, l'ex-ministre sans portefeuille a tenu plutôt un discours d'« opposant ». « Le front social est frappé par tous les maux et la dilapidation des deniers publics et de l'argent du contribuable ne cessent d'accroître », a-t-il déclaré. Et d'aller plus loin en déclarant que « le Mouvement de la société pour la paix tire la sonnette d'alarme quant à l'absence de lois strictes à même de préserver les institutions publiques des dérapages et des dépassements qui affectent la société et l'économie nationale ». « L'opinion publique attendait les fruits des réformes engagées, mais ils ont tardé. Alors elle se demande si la loi suffit à elle seule ou bien elle nécessite d'abord une réforme des personnes avant celle des structures », a-t-il ajouté. La LFC 2009 n'a pas été épargnée par l'orateur qui estime que les nouvelles dispositions relatives au crédit à la consommation pénalisent durement la classe moyenne. « L'on accorde des crédits automobiles sans intérêt aux députés et en même temps l'on interdit aux banques d'accorder des crédits à la consommation dont les principaux demandeurs sont ceux de la classe moyenne. C'est injuste », a-t-il déploré en marge de cette rencontre. Quant au week-end semi-universel, il a estimé que c'est une « gifle » donnée aux défenseurs du week-end universel. Concernant le livre Soufisme, l'héritage commun de cheikh Khaled Bentounès, qui a soulevé une grande polémique autour des miniatures représentant la Personne du Prophète, M. Soltani le considère comme « une œuvre humaine purement soufie qui doit être corrigée car elle contient des erreurs et pousse à des dérapages ». Enfin, le président du MSP a déclaré que plusieurs autres questions dignes d'être traitées seront abordées dans le rapport politique au programme de cette session.