Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, ne souhaite plus poursuivre ses fonctions au sein du prochain gouvernement, appelé à être reformé par le président de la République, à la suite de sa réélection, le 9 avril, à un troisième mandat. C'est ce qu'a fait savoir, hier, l'un de ses proches collaborateurs et conseillers, Nouredine Aït Messaoudène, lors de son passage à la Chaîne III de la radio nationale. L'invité de l'émission «En toute franchise» a en effet fait savoir que le président du MSP, par ailleurs, l'une des formations politiques composant l'Alliance présidentielle, a présenté une demande au chef de l'Etat lui demandant de le décharger de son portefeuille de représentant personnel. Cette sollicitation, a précisé l'hôte de l'émission radiophonique, est motivée par le souci du leader du parti islamiste de se consacrer «exclusivement» aux affaires de celui-ci. Cela est d'autant plus justifié, serions-nous tenter de dire, depuis que le MSP traverse une zone de turbulences qui a refait son apparition dès que le rideau est tombé sur la dernière consultation électorale. Le vent de la dissidence, qui n'a pas épargné cette formation, a fini par refaire surface jusqu'à aboutir à l'annonce de la création d'un nouveau parti par les dissidents de Soltani, le Mouvement pour la prédication et le changement. A la tête du mouvement de contestation, l'ancien vice-président du parti, Abdelmadjid Menasra, qui a eu le soutien de ce qui représente 3% de la base militante, selon les rapports des structures locales. Revenant sur cette crise interne, Nouredine Aït Messaoudène a fait, par ailleurs, savoir que le parti écarte l'éventualité de recourir à un congrès extraordinaire pour discuter de cette situation mais à l'organisation d'assises. Quoi qu'il en soit, a-t-il fait savoir, l'affaire est entre les mains du bureau national, lequel est habilité à trancher. Et d'ajouter que les motivations de cette dissidence sont liées à des «considérations de leadership autour de l'héritage légué par feu Mahfoud Nahnah». L'invité de la radio informera, en outre, de l'entérinement par le bureau national du MSP de la décision de gel de participation prise à l'encontre des 9 parlementaires récalcitrants (3 sénateurs et 6 députés). Laquelle décision, rappelons-le, avait été approuvée par le conseil national consultatif (majliss echoura) à l'issue de la session extraordinaire tenue les 16 et 17 avril à Alger. Lors de cette rencontre, Bouguerra Soltani avait, tout en regrettant cet état de fait, laissées entrouvertes les portes de la «réconciliation» pour les dissidents qui désireraient revenir dans le giron de la formation-mère. M. C.