La toxoplasmose est une maladie parasitaire très répandue et inoffensive dans sa forme inapparente, mais qui peut être très redoutable chez la femme enceinte. La contamination pendant la grossesse pose le risque pour le fœtus de développer une maladie congénitale appelée toxoplasmose congénitale qui peut principalement conduire vers une grave malformation du système nerveux central. Un dépistage systématique est donc recommandé, surtout que le risque est d'autant plus grave que la contamination est précoce. Cependant, les spécialistes mettent l'accent sur le problème d'un dépistage insuffisant, voire minime pour les femmes enceintes chez qui une sérologie et une surveillance de cette infection se doivent d'être indispensables pendant toute la durée de la grossesse, et ce afin d'éviter les lourdes conséquences d'une éventuelle atteinte : celles de donner naissance à un bébé mal-formé. L'indispensable recours au dépistage « Le dépistage qui se fait par la sérologie permet de détecter si la femme est immunisée contre la toxoplasmose suite à une atteinte antérieure, ce qui donne une sérologie positive. Dans le cas contraire, à savoir une sérologie négative, le risque est grave pour la grossesse de la femme », explique un épidémiologiste. Les statistiques de l'annexe d'Oran de l'Institut Pasteur, où se pratique la sérologie, donnent lieu à seulement 245 femmes gestantes ayant subi ce test, et ce sur une période d'une année allant du 01/09/02 au 31/08/03. « Ce qui reste insuffisant par rapport au grand nombre de femmes enceintes comptées à travers la wilaya », estime le praticien. Les résultats sont encore plus éloquents quand on apprend que, sur les 245 femmes suivies, 45,7% ont été séronégatives. Ce qui veut dire « qu'elles n'étaient pas immunisées et qu'elles étaient exposées au risque de contamination à n'importe quel moment de leur gestation si les mesures de prévention ne sont pas suivies et respectées », ajoute-t-il. Pour Alger, le nombre de femmes suivies est plus important (805), malgré qu'il reste déficient, explique notre interlocuteur. Cependant, « le taux de celles qui sont exposées au même risque de développer la maladie et de la transmettre à son nouveau-né reste approximativement le même : 44,3%. Plus encore, les résultats de l'étude de l'Institut Pasteur ont révélé que, sur les 44,3 % de femmes non immunisées, près de 10% ont donné naissance à des enfants présentant des toxoplasmoses congénitales et donc mal-formés », avance notre interlocuteur. Ce sous-dépistage est principalement imputé à une absence d'information et de sensibilisation des femmes quant à cette infection et ses risques, d'autant plus qu'elle se lie à une période très délicate et vitale qu'est la grossesse. Surtout que les spécialistes soulignent que le risque de la contamination est huit fois plus élevé chez les femmes n'ayant pas bénéficié d'une information suffisante. Ceci est particulièrement lié à la nature de l'infection et de son mode de transmission. Il faut savoir que le réservoir principal de ce parasite est le chat domestique. En effet, la toxoplasmose se contracte au contact de cet animal qui élimine le parasite dans ses selles. C'est le mode le plus courant. Mais aussi en mangeant des légumes et des fruits contaminés par une terre souillée, ou des viandes saignantes ou peu cuites, en particulier le mouton qui peut aussi être un hôte du parasite. Un suivi régulier La détection de la maladie dans sa forme inapparente ne peut se faire que par des tests de la sérologie réguliers qui ne deviennent positifs qu'une fois la maladie installée. Le traitement repose essentiellement sur la prévention chez la femme enceinte par le suivi d'une hygiène de vie stricte interdisant tout contact avec les vecteurs du parasite. En cas de contamination confirmée par des dosages sanguins, le traitement est basé sur des antibiotiques. Cependant et à défaut d'une information et d'une sensibilisation plus élargies, beaucoup de femmes ignorent cette maladie qui peut avoir de lourdes conséquences sur leurs grossesses. Des risques qui peuvent être déjoués en amont par un dépistage systématique et le simple respect de certaines règles d'hygiène.